Eteh Komla ADZIMAHE

Belizeum Chronicum

Il se susurre dans les milieux « blogosphériques » togolais, l’arrivée des chroniques de belizem sur Mondoblog.

Chroniques de Belizem, mini-textes où le blogueur, de ses crocs, nique l’actualité et le comportement général humain, social, asocial, surtout s’il est de mauvais poil.

note à moi-même : de ses crocs, nique ? Pffff salaud, ça n’a aucun sens…

L’homme écrit pour dire ou ne pas dire, cuire, frire, faire rire sans coup férir. Il pèle, épluche, détache, déshabille les maux de l’actualité, retourne le fumier dans les nouvelles de la semaine ; les relents camembert d’un monde qui a du mal à rester vert.

Il y dépeint nos politiques de paléolithique, portée par des politicards, soudards, vieux briscards à mettre au placard.

Très souvent on en rit, on en pleure même de rire, pleurer-rire pour pleutres lecteurs, cachés derrière leurs écrans à se moquer d’erreurs publiques de nos élus locaux, cantonaux, municipaux. Des chroniques qui se boivent comme un Apéro ! Ou de l’eau…

Chronique boit l’eau ou Boileau, même s’il se sent parfois l’âme poète. Lame poète s’il cherche à blesser, lame de fond pour surfer sur des vagues venant frapper d’intelligence le récif de votre front.

Last, but not least ; Comme il écrit court, retirez-vous vite à la fin, jouissez-y, jouissez-en; puis relisez si vous y trouvez quelques reconnaissances charmantes. On peut être parfois surpris de découvrir des sens cachés qu’on a d’abord raté.


14 février, ou rien ne sert d’aimer

Je pencherais pour la deuxième proposition.

Rien, mais alors rien ne sert d’aimer.

D’ailleurs que savons-nous de l’amour ? L’amour est incompréhensible, imprenable, inexplicable ; il n’y a pas de raison d’aimer. Si vous aimez quelqu’un pour une raison, c’est que vous ne l’aimez pas. On ne sait pas, on ne sait jamais pourquoi on aime. Le véritable amour, celui pour qui Valentin (le saint) fut condamné à mort, n’a rien à voir avec la raison.

Il faut pourtant se rendre à l’évidence. Au 21e siècle, en 2021, il n’y a plus d’amour. Il n’y a que des raisons d’être ensemble, des raisons de faire semblant d’aimer. L’époque que nous traversons est celle de la consommation et de l’accumulation de richesse et de patrimoine. Les gens en veulent toujours plus ; plus rien ne nous suffit. On n’a plus de cœur à aimer ; on a du cœur à calculer.

On calcule pour tout ; on calcule tout. Notre avenir, notre carrière, notre argent, celui qu’on a, celui qu’on n’a pas, celui avec lequel il faut manger, et même celui avec lequel il faut séduire. Séduire en permanence, séduire en tout temps sinon elle vous quitte. Acheter, payer, louer, re-acheter demain, après demain, combler les besoins vitaux de votre partenaire. Nos relations d’aujourd’hui sont comme des petites rançons payées à l’avance pour conserver ce faux amour.

Nous avons atteint un niveau tel qu’il faut draguer sans aimer. Faire la cour à une jolie femme, aux jolies formes… Tout est dans les formes… Rien dans le fond ! C’est une carte de menu, faites votre choix, payez et servez-vous. L’amour c’est fini !

Aujourd’hui, pour se faire aimer (d’un faux-amour), il faut payer !


Les Américains, les nouveaux Africains ?

Il est l’un des mystères humains les mieux inexpliqués. Il arrive en effet que l’individu lambda, parfois même alpha ou au moins bêta (homo bêta, l’homme bête ?) soit plus royaliste que le roi… Ou plus eyademaiste qu’Eyadema, si vous êtes Togolais. Et pour recentrer mon sujet, plus Africain que les Africains. Pour ce dernier cas, je parle des pro-Trump aux États-Unis, ceux qui vote pour le candidat distributeur automatique de promesses.

Aujourd’hui cet électorat à majorité blanche peut se réclamer, se gloser, même, d’être Burkinabé de race blanche en allant attaquer, casser et caillasser sans crier gare, le siège du parlement américain.

Comme pour les Africains à Ouagadougou, une horde d’Américains a peint en lettres de sang les dalles du Capitole.  L’harangueur Trump s’en étonne presque ; Il a joué avec une boîte d’allumettes #MAGA (« Make America great again« , le slogan du président sortant), mais n’a pas vu le feu venir.

Le parlement à peine relevé de ces échauffourées hélas mortelles, a aussi décidé de faire l’Africain, en mettant fin au mandat d’un président déjà en fin de mandat. Un peu comme au Mali : rappelez vous, courant 2012, les militaires à Bamako ont fait connaître les joies du siège éjectable à un président de la république sur le départ. 

Aujourd’hui, aussi bien pour les Américains que pour les Africains, on n’a pas compris cette envie d’écourter ce qui est déjà court. En matière de sexualité, ce serait la « débandade » totale mais, comme nous sommes en politique…

Prix Nobel de l’idiotie politique

Sinon, je pense que les Africains doivent s’estimer heureux d’avoir donné des leçons de politique à la grande américaine en pleine déconstruction.

On ferait mieux d’envoyer des casques bleus à Washington, tant cette ville prend une allure de Bangui, ou mieux de l’Ituri, en République Démocratique (et instable) du Congo.

Bravo ! Afro, bravo ! Pour le prix Nobel de l’idiotie politique, notre continent a désormais un concurrent.


On est mieux sans enfants

Le Président de la République du Togo a toujours pris soin des femmes enceintes. Et c’est tout à son honneur. Je ne sais pas qui l’a repris pour dire : « Le Chef de l’Etat a dit qu’aucune femme ne doit mourir en allant accoucher » ou un truc du genre je me souviens même plus … Le gouvernement (sous l’impulsion très très personnelle du Chef de l’Etat) a financé la gratuité de la maternité au Togo (prise en charge de la femme enceinte et tout ça, et tout ça) à hauteur de sept (07) milliards de francs CFA. C’est mignon 😆

Après on nous dira avec beaucoup de logique et même avec une grande facilité qu’il faut prendre soin de la femme enceinte, les enfants sont l’avenir du pays etc. Oui mais si c’est pour fabriquer des chômeurs…

Je ne suis pas loin de faire une crise d’angoisse quand je vois parfois des élèves sortir de leurs établissements respectifs. L’avenir de la nation, oui mais demain tous ceux-là on les met où ? Combien d’années de chômage en moyenne traverse t-on avant d’accéder à un emploi décent ? « Do the math » comme disent les américains.

Faire des enfants, oui mais pourquoi ? Tout le monde veut en faire. Au Togo comme en Afrique en général, c’est même être incompétent que de ne pas arriver à en fabriquer. Des conseils de famille ont été organisés pour ce genre d’affaire qui n’en demandait pas tant. Les couples sans enfants font l’objet de raillerie, la femme n’est pas fertile, l’homme tire à blanc, il faut boire des décoctions miracles issues de plantes médicinales insoupçonnées pour pouvoir nous procréer des petits chômeurs plus tard… Afrique et logique 😆

L’idiotie africaine est parfois poussée jusqu’à la croyance selon laquelle Dieu pourvoira une fois que l’enfant viendra. Eh bien j’observe les gens autour de moi en général et l’un des plus malheureux exemples c’est un homme, une femme, 5 enfants, un pain de 200 F CFA partagé à 7 pour boire une bouillie le soir. Dieu a pourvu bien en dessous du seuil de pauvreté mais bon…

Dans la bêtise africaine, on prend plaisir à faire les choses en général sans savoir à partir de quand il faut s’arrêter. Productions et reproductions de progénitures dont on ne peut pas s’occuper, des rejetons que l’on affame par la suite, et qui finissent comme des charges pour la société. Ce privilège doit être laissé aux riches, à ceux qui ont le temps et les moyens d’assurer le Service-Après-Vente de bébé.

Le 21ème siècle est une époque de solitude et d’économie des ressources financières, économiques, naturelles, et surtout humaines. Ne pas avoir d’enfant est salvateur ! apaisant même. On dort beaucoup mieux, on s’occupe de soi, on profite de la vie, dans le calme et la sérénité et quand on devient mieux lôti à 50 ans, on adopte un bébé chinois.

Pour celles et ceux qui en revanche comptent sur le gouvernement togolais pour se voir prendre en charge leurs maternités, laissez-vous arnaquer. La prise en charge s’arrête à la maternité, le lait et les lingettes; puis les études; feront saigner le portefeuille et en ce moment-là on pourra en reparler.


Merci papa Faure, pour la route de la pharmacie Djidjole

Pays : Togo / Ville : Lomé / Quartier : Djidjole (ou Aflao Gakli) / Route concernée : pharmacie Djidjole à Gblinkome, ancienne pharmacie Bon Secours.

Bon soyons clairs, déjà, si vous n’êtes pas Togolais, ça va être compliqué de se faire des précisions géographiques sur la description plus haut… Si vous avez peur d’avancer sur les prochaines lignes sans imaginer à peu près cette petite partie insignifiante du monde, petit couloir coincé entre le Ghana et le Bénin, rompu dit-on parfois à toutes les sodomies constitutionnelles (c’est abusé, je sais), laissez nous entre Togolais ; nous devons laver le linge sale en famille.

Quant à la merci-papa-faure-attitude, elle date de plusieurs années. Déjà, sous la présidence du père (de la nation), le culte de la personnalité était érigé en style de gouvernance. On a passé sa présidence, puis la présidence du fils (de la nation) à les remercier chacun en ce qui les concerne, pour tout ce qu’il se passait de bien dans la République un peu bananière quand même du Togo.

Si le culte de la personnalité faisait partie des codes de la gestion de l’Etat chez la plupart des présidents de République des années 1970 – 1980 (Mobutu, Bongo, Kerekou, etc.), il faut bien se dire qu’aujourd’hui, cela est passé de mode. Sauf avec le Président Faure Gnassingbe, qui a plusieurs affiches (hors période électorale) à son affiche, affiches de remerciement pour avoir créé des cantines scolaires (sont-elles seulement encore ouvertes ?) ou avoir fait réfectionner le boulevard des Armées (ou boulevard désarmé… Ce jeu de mot est risqué, en plus, il sert vraiment pas à grand chose…).

Mieux vaut tard que jamais

Etant un habitant du quartier Djidjole, et n’ayant définitivement pas les moyens de faire une affiche à la taille Présidentielle, je voulais à mon tour sacrifier à la tradition et remercier le Président de la République.

Réfectionner cette voie aura coûté ce que ça aura coûté, quelqu’un a dû batailler sous l’impulsion personnelle du chef de l’Etat pour trouver les fonds et surtout, nous, populations de Djidjole, avons dû attendre bien plus de deux ans pour voir la crevasse béante apparaitre au milieu de cette route du jour au lendemain, être comblée et la voie entièrement refaite. Alors même que nous nous préparions à faire nos adieux à cette route devenue le gouffre de malheurs d’habitants ; elle est réapparue. Mieux vaut tard que jamais ; c’est pour ça qu’elle est arrivée, quand même, sur le tard.

Merci Papa. On espère surtout qu’elle va durer.