Eteh Komla ADZIMAHE

50 Nuances de Black Panther

Depuis que je vais au cinéma, c’est à dire depuis pas très longtemps (Canal Olympia est la seule salle au Togo et elle a ouvert il y a pas longtemps), je me suis, pour la première fois, endormi en pleine projection. Pourquoi ? parce que Black Panther était un ratage, une daube, la bérézina des blockbusters de chez Marvel.

Le scénario pue le déjà vu à plein-nez. Il a un arrière-goût de réchauffé des années 90. Allez, on va dire genre la foutue fresque familiale où le fils, prince de son état remplace son père mort, et tout de suite après apparaît un autre mec (lointain cousin à l’africaine) qui convoite le trône. Il construit un stratagème trop prévisible pour conquérir le trône en tuant le prince ! Sauf que le prince il meurt pas ! On le retrouve quelque part dans la neige comme Jon Snow ressuscité dans Game of Thrones, et on le ramène reconquérir le trône avec l’aide de sa soeur, de sa mère et de Lupita Nyongo aussi mais bon, ça, on s’en fout encore plus.

Les répliques ? Trop prévisibles ! Même ma grand-mère au village aurait pu écrire les dialogues… à part celles de Klaue, un personnage qui paraissait être le méchant à la base, mais qui s’est fait sauter le caisson par le putschiste de Wakanda (enfin si vous arrivez à subir le film, vous verrez).

Les thèmes abordés sont tout aussi habituels et sans grand intérêt. Si les producteurs de chez Marvel doivent prendre le malin plaisir de nous raconter l’histoire d’un pays qui a des ressources minières convoitées par toute la planète et qui se défend de laisser les étrangers s’en accaparer… Franchement ils n’y vont pas de main morte sur la caricature. Sauf que ça ne fait marrer personne. A côté de ça, les autres sujets comme la question des réfugiés ou encore l’amour qui se concrétise à la fin laisse tout aussi indifférent.

La bande-son est peut-être la seule bonne note du film. Tout le reste est lassant, bruyant, soporifique et aseptisé.

Mais alors, qu’en est-il des scènes d’action, puisqu’il s’agit de super-héros ? Là encore c’est du déjà vu. On a peut-être même vu mieux ailleurs dans d’autres productions sur les Avengers. A la limite ça sent la paresse des mecs de la production qui se sont levés un matin et se sont dits : bon, on reprend la même recette et, paresseusement, on l’adapte à la sauce africaine (tenues africaines, brousses africaines, absence d’infrastructures, animaux exotiques, et même des clichés comme des enlèvements de jeunes filles à la Boko Haram). Comme ça, tous les noirs se reconnaissent dans ce héros et ça va cartonner.

Eh bien, messieurs, à moi on ne la fait pas ! Le manque d’imagination dans lequel baigne l’histoire du Wakanda et de son Black Panther (qui tient plus du dieu Egyptien Anubis) montre qu’on n’a pas voulu se donner du mal pour avoir un bon résultat. On voulait faire une opération marketing.

Quand on y pense ! C’est quoi cette manie de vouloir adapter à chaque fois ces concepts cinématographiques américains à l’Africaine, si ce n’est pour s’ouvrir un nouveau marché de consommateurs. Canal Plus est passé maître en cet art médiocre, adaptant pour l’Afrique avec des acteurs africains plusieurs séries à succès en France. Le dernier exemple en date, Un gars une fille, est devenue Chéri Coco sur les chaînes Afrique du Groupe Canal. Je ne regarderai jamais !

Qu’on laisse les africains tourner et réaliser leurs films africains sur les réalités africaines. Après on ira voir les blockbusters occidentaux au cinéma et on s’en délectera. Point n’est besoin de peindre tous ces personnages en noir pour nous revendre le package à la sauce africaine. C’est de mauvais goût, c’est une pâle copie, ça ne sera jamais comme l’original. Je suis sûr que le jour où on me balance un James Bond noir à l’écran, je saute par la fenêtre (je prendrai soin de sauter par la fenêtre du rez-de-chaussée quand même, pour minimiser les risques).

Laissez nous raconter nos propres histoires, laissez-nous les filmer. Quand vous referez vos Avengers, soyez-en rassurés, nous irons quand-même au cinéma les regarder.

Black Panther, c’est, comme l’a dit la revue « Cahiers du cinéma », une bouillie visuelle impensée.

Sinon, bah, moi je retourne dans la salle obscure de Hanoukopé demain regarder Cro Man, pour faire du bien à l’enfant qui est en moi. Si vous aussi vous voulez faire l’enfant… vous savez où vous trouver.


La vie d’ma mère ! je m’ennuie en congés !

Je suis un salaud ! C’est ce que tout le monde sait. Lumineux ? ça, je reconnais que j’ai un mal fou à le prouver !

Depuis deux mois, je suis en congés techniques. C’est à dire que l’entreprise pour laquelle je travaille a décidé de se passer de moi. Parce que je suis trop bon à ce que je fais (à ce qu’il paraît). Tellement bon que de temps en temps, on décide de voir comment ça se passerait sans moi.

Du coup, ça fait deux mois que l’immeuble où se trouve mon bureau ne s’est pas écroulé. J’ai même laissé pousser ma barbe, pour me rapprocher d’une cellule djihadiste et dynamiter une partie du bâtiment, mais que nenni ! Même les frères musulmans ne veulent pas fraterniser avec moi.

Bon ça va ? trop de « je », trop de « de moi » ? Patience ! Plus les préliminaires sont longs, plus la chatte est mouillée non ?

Bah oui, l’histoire de la chatte un jour de pluie ! T’as un arbre, avec sur la même branche, un ver de terre, un oiseau et une chatte. Donc chaîne alimentaire oblige, la chatte attend que l’oiseau bouffe le ver de terre pour qu’elle le dévore à son tour. Donc, l’oiseau prend son temmmmmmps et finit par avaler le ver lentemennnnnnnnnnnt par son beeeeeeeeeec; la chatte saute sur l’oiseau; et pas d’chance, le félin glisse sur la branche humide et tombe dans une flaque d’eau au pied de l’arbre. Moralité de l’histoire : Plus les préliminaires sont longs, plus la chatte est mouillée !

Ok, j’arrête de déconner. Je vis chez mon père et chez ma mère (par de là le fait qu’elle est un peu quand-même sa femme, etc…). c’est la situation peu commode d’un trentenaire qui préfère crécher chez ses parents pour des raisons économiques etc, bref… et parce qu’on est salaud, donc n’ayant aucune prédisposition pour la vie à deux jusqu’à présent, les ex peuvent témoigner…

Donc étant un bon salaud qui travaille trop et qui voit jamais ses parents (pars tôt et reviens tard) jusqu’à ce que je me fasse virer de mon boulot (temporairement j’espère). Je redécouvre le plaisir de vivre avec mes parents. Plaisir ? Non en fait il faut déjà comprendre qui est par exemple ma mère (mon père, lui il a pas le temps, chargé d’affaires trop occupé donc…).

Généalogie !!!

Le père de ma mère était Hitler ! ou hitlérien, sans les fours crématoires et les divisions blindées (sinon je n’existerais pas).

On était dans les années 60. Ma grand-mère suite à une dispute s’était fâchée, avait pris ma mère par la main et l’avait entraînée hors de la maison. Mon grand-père (le fuhrer) se fâcha, les intercepta, fouetta de toute son énergie ma grand-mère (sa nana nazie) et sa fille (ma mère) au ketekou (bâton flexible connu pour son efficacité dans les punitions corporelles d’antan). Il les fit s’agenouiller toutes deux, et leur posa chacune un parpaing (une brique de ciment) dans leurs mains ouvertes, offertes comme recevant les bénédictions du ciel. Elles ont du voir le temps, les anges, les étoiles passer dans cette position servile. Ces punitions doublées de petites tortures familiales répétées ont fini par avoir raison de ma grand-mère (qui a quitté mon grand-père) et ont forgé ma mère qui est devenue une Angela Merkel avec un côté manipulateur à la Olivia Pope. Même quand j’ai vu ma mère pleurer aux obsèques de son père , j’ai trouvé ça suspect. Des larmes sur commandes qui tenaient plus du crocodile que de l’émotion.

Etant un descendant de cette génération de tortionnaires de leurs propres enfants, j’ai donc eu mon lot de punition corporelle et autres tortures affiliées dont je ne piperai mot ici.

Disons que chez nous les salauds, l’amour mère-fils n’est pas ce qui se cultive le mieux : Bonjour, Bonsoir, Au-Revoir, T’as pas encore payé ta part des factures ! …

Bon, vous en savez déjà trop, si je devais vous en dire plus, je devrais envoyer des mecs du service action (activités clandestines, service de cape et d’épée) de la CIA, vous assassiner.

Si jamais il y a des commentaires à cet article incomplet que j’ai écrit par ennui et par oisiveté, et que je ne réponds pas dans les meilleurs délais, sachez qu’un alcool tord-boyau préparé par le sorcier de la tribu aura eu raison de moi; ou que je recherche activement la petite anorexique qui se perd dans mes draps maculés de nos fluides corporels, faut que je la ramène à ses parents ? ou sur le droit chemin ?

Que voulez-vous, les congés, c’est pour ne rien faire sauf ce dont on a envie. Par exemple, Si je ne vivais pas avec mes parents dans leur maison, je vivrai nu chez moi.

 


Elles disent : Mixité du genre dans les cadres de décision ?

A l’Assemblée Nationale, au gouvernement, dans les conseils d’administration, elles mandent, demandent, réclament, invoquent la MIXITE du genre. Ô hommes ! si vous ignorez ce qu’est la mixité par les temps qui courent, vous êtes coupables d’hérésies anti-émancipation, condamnables et inflammables sur le bûcher qu’allumera l’inquisition de ces dames. Car voici, les femmes veulent par la mixité du genre, occuper le même nombre de sièges que leurs pairs hommes au parlement, disputer la parité en nombre de Ministre au gouvernement, être représentées en nombre égal au conseil d’administration des grandes entreprises.

Seulement, cette réclamation ne saurait tenir si elles ne font pas montre d’une certaine efficacité et d’un professionnalisme à toute épreuve. Nous vivons une époque formidable ! Celles où les entreprises, les institutions publiques ou régionales,  les banques, sont des milieux exigeants en terme de compétence et d’expérience. On ne peut pas se permettre de choisir les responsables par favoritisme ou par complaisance. On place les bonnes gens à la bonne place parce qu’ils sont taillés dans un bois d’où suinte un certain nombre de qualités et de disponibilités.

Il faut éviter ce piège que l’on tend dans nos sociétés africaines. Une instance de décision, ce n’est pas la petite cour où on égrène les chapelets de misère faites aux femmes battues, violées, assassinées; Où les associations de droits de défense des droits de la femme se vautrent dans l’enculage de mouche, ou peignent la girafe en envoyant à la face des hommes, un listing de cas sociaux répertoriés dans des foyers asociaux, avec des statistiques obsolètes. Un poste de manager en entreprise n’est pas fait pour les mères au foyers, avide de fonder une famille, pressées de quitter le bureau à 17h30 pour faire la cuisine à son mari et à ses enfants. L’entreprise ne peut pas évoluer avec des pondeuses, nos instances étatiques ne peuvent pas compter sur elles.

Mesdemoiselles, mesdames, les cadres de décision sont comme des sectes, des sociétés secrètes, où l’on fait abstraction de tout sentiment, et où seul le raisonnement logique compte ! C’est le cercle où des décisions difficiles sont prises tous les jours après examen minutieux de divers paramètres obtenus sur la base d’un travail acharné d’autres cadres qui voulaient mettre toutes les cartes dans la main du leader qui décide. Si vous n’êtes pas prêtes à lire, à comprendre, à examiner, et à peser le pour et le contre dans la solitude de votre bureau, jusqu’à concurrence d’heures tardives, gageant d’une certaine assurance que vous prenez la bonne décision; engageant sur une voie sans retour, toute une institution, une entreprise, un parlement ou un état, alors restez à la maison et faites des enfants.

Qu’on se le tienne pour dit ! l’occidentalisation de nos sociétés transporte aussi son cortège de contre-indications. Les femmes qui veulent décider demain pour nos institutions ne peuvent pas écouter la pression sociale exercée par leur entourage. Cette dernière leur fixe le type de mari à épouser (beau garçon de bonne famille, bonne profession), le nombre d’enfants à avoir. Qu’elles sachent qu’il y a un choix de vie à faire. Leur corps leur appartient, leur sexualité c’est leur affaire et non celle des autres. Quand on veut être leader il faut bien n’en faire qu’à sa tête et s’affirmer au même titre qu’un homme en entreprise en faisant montre d’une certaine performance. La femme qui veut décider demain dans les milieux politiques ou professionnels doit savoir se rendre disponible et incontournable sur un certain nombre de question, et ceci au prix de sa réputation de femme non-mariée. Loin de la léser, cela l’enrichit en termes d’expériences !  Aucune loi n’interdit à une femme d’être célibataire, ou de choisir de ne pas avoir d’enfants. Le taux de croissance de nos populations en Afrique noire inquiètent d’ailleurs les économistes. Si des femmes choisissent de ne pas avoir d’enfant, notre sous-région ne s’en portera que mieux.

Faire le choix entre l’avenir professionnel et la vie de foyer est bien difficile. Mais à un moment donné il faut choisir.

Mais de grâce, ne venez pas crier à la mixité dans les cadres de décision. L’égalité des chances pour les femmes et les hommes aux postes de responsabilités, oui ! Mais en matière de nomination, de promotion et d’avancement dans les entreprises,  aucune faveur ne peut-être accordé à une femme si elle n’a pas fait preuve d’abnégation et d’efficacité professionnelle. Une femme sera « décideur » demain, parce qu’elle s’est rendue disponible quand on avait besoin d’elle; parce que à un moment donné, elle a choisi de faire l’homme comme le ferait un homme.


Les poupées sexuelles dans tous leurs états

Par les temps qui courent, s’ils n’ont pas un peu trébucher en passant, si vous ne vous êtes pas fait sucer le bangala et avez crié woyiooooo, ce que je vous souhaite de vous faire faire… c’est que l’arrivée des poupées sexuelles sur le marché africain (et le buzz qui va avec sur les réseaux sociaux) aura au moins retenu votre attention.

Aussi ceux qui sont venus lire cet article en espérant tomber sur des photos de poupées nues, pourléchant ou pour lécher leur écran, passez votre chemin, car il n’y en aura point.

En clair, on vient de trouver le moyen le plus rapide aux hommes avides de sexe que nous sommes, d’arriver à nos fins sans passer par le jeu de la séduction, le restaurant, les petits cadeaux et autres subtilités du même tonneau. L’investissement en poupée est entre mille et deux mille dollars. L’amortissement est en nombre de coups de reins entre les cuisses de la poupée.

Personne ne se souvient hélas que nous les africains de part notre riche culture avons été avant-gardistes en fabrication de poupée. Ces poupées quoique vaudous qui suivant la maltraitance qu’on leur inflige, transfèrent les douleurs et les mêmes effets aux personnes qu’elles représentent. Souvenez-vous des poupées Sarkozy et procès afférents. De la poupée vaudou au fétichisme de la poupée, il n’y avait qu’un pas (ou qu’un paragraphe de mon blog) à franchir.

Je voudrais en ce même sens signaler à ceux qui n’ont pas encore lu le roman « La poupée Ashanti » du camérounais Francis Bebey, qu’ils peuvent dès à présent acheter la poupée elle-même. Parmi ces nouvelles bimbos en plastique, on trouve des poupées teint chocolat, ou nutella; faites votre marché.

A contrario, je ne vois pas dans l’échantillonnage de poupées déversées sur les réseaux sociaux, celles qui ont des poils de pubis. Cette toison que certains aiment toiser; comme parfois chez les blondes la toison d’or; ou toison d’or dort si elle s’endort juste après le… ahem  ahem…. Les fabricants de poupée ont occulté la pelouse, parfois noire, parfois brune ou blonde qui tranche le buffet du seigneur. Sacrilège !  Avec toute la technique pour fabriquer du gazon synthétique pour les terrains de foot, suffisait de teinter non ? La qualité chinoise laisse toujours à désirer

En revanche, l’un des bons côtés de la poupée sexuelle, c’est que les femmes qui ne sont pas trop portées sur le sexe peuvent les offrir à leurs maris. Sauf qu’il y a un revers ! Si le mari prend goût à la poupée et oublie sa femme frigide et un peu barjot; nous aurons les premières générations de femmes jalousant des poupées sexuelles en Afrique. Demain promet hein.

Je ne vous dis pas tout le cinéma que vont nous faire les femmes : « mon mari aime la poupée que je lui ai offerte plus que moi. Mais c’est mieux que d’aller me tromper avec la petite bonne que j’ai engagé… tchieu, ma copine, c’est mieux keh ! « … Potentiellement, les poupées peuvent être des briseuses de foyer. Briseuses de foyer sans bouger le petit doigt !

Parlant de cinéma justement, rappelons que là aussi les poupées ont le vent en poupe. Mon meilleur souvenir de poupée au cinéma, c’est Chucky la poupée de sang. Chucky est une poupée sanguinaire qui prend vie pour semer la mort sur son passage. Je veux pas faire peur à ceux qui ont déjà acheté une poupée sexuelle, mais si elle prend vie, qu’est ce vous faites les mecs ? Le truc qui serait cool dans un scénario de film africain, c’est la poupée sexuelle qui prend vie et trompe son propriétaire chaque fois qu’il sort de la maison. Déjà, on raconte qu’il y aurait des cas de jalousie extrême finissant en règlement de compte. Un mec devenu cocu parce qu’un de ses amis est venu coucher avec sa poupée n’a pas fait preuve de retenue. L’amant de la poupée s’en est sorti défiguré. Le cocu voulait faire ça pour que la poupée ne le reconnaisse plus? Ce n’est peut-être qu’une rumeur. Mais si ce n’est pas encore arrivé, ça viendra.

Qu’on se le tienne pour dit, rien ne remplacera une femme douce, aimante, avec un tempérament de feu au lit. ça gémit, ça se tortille, ça ahane, ça crie, ça respire fortement, ça sourit à la fin et ça s’endort, alors que la poupée garde les yeux ouverts et hagards. Si votre femme ne manifeste pas le comportement décrit au lit, trouvez vous une nana en CDD dehors qui répondra à votre turbo.

Ce qui m’inquiète, c’est que la poupée sexuelle a un avenir radieux de par les bons côtés qu’elle charrie : Personne ne sera accusé de viol de poupée, il n’y aura pas de droits de la poupée, techniquement ça va être la paix dans le monde. Et si une fille fait sa charpie, on lui dira : Qu’est ce que tu as et que poupée n’a pas !

Making of :

J’avais prévu de faire des blagues un peu connes durant la rédaction de ce billet lamentable (j’en suis conscient, et pourtant…). Mais comme j’étais sûr que ça ne fonctionnait même pas avec l’article, je les laisse ici. Je requiers humblement votre indulgence, car le niveau est encore plus bas que les brèves de comptoir. Blagues à la ramasse, voire au pied des tabourets du comptoir.

Comme un indien qui va acheter une poupée à sa fille :

Vendeuse : Oui oui, Monsieur nous vous enverrons la poupée à l’achat.

Client indien : Poupée a la chatte ? non non non, je ne veux pas !

Ou encore cette autre blague ratée :

Usine de fabrication de poupée discute avec djihadistes.

Usine : Oui vous pouvez commander des poupées avec un niqab sur le visage. C’est pour niquer ?

Djihadobrother : Non c’est pour les faire exploser.


Méfiez-vous du Chien qui fume – Un conte de Noël du Salaud Lumineux

  1. Note au lecteur : Pour ce repas, tu n’as pas été convié. L’auteur a ses bonnes raisons que tu comprendras seulement en fin de la lecture.

Le met fumant exhalait un parfum d’épices et de chair grillée qui embaumait, autour de l’assemblée attablée. Leurs cerveaux réunis étaient en communion, sécrétant à l’unisson les mêmes doses de dopamine et de sérotonine, hormones du plaisir. Leurs sens olfactifs traitaient à haute vitesse l’information odoriférante : ce chien-là va être vraiment succulent. (Ô vous grands défenseurs d’animaux qui ne supporteront pas les lignes qui viennent, retournez d’où vous venez en moonwalk).

Le quatuor de mangeurs se préparait donc à faire ripaille. Après avoir sacrifié au traditionnel repas de Noël dans leurs familles respectives, chacun en ce qui le concerne, la joyeuse bande des 4 s’était retranchée ici. Dans une cour à l’abri des regards indiscrets, ils ravivaient l’ambiance festive et chaleureuse des jours de fête, saupoudrée de blagues en tout genre, de souvenirs heureux, drôles ou même parfois ridicules. Les coudes se levaient, les visages tournés vers le ciel, et les vagues déferlantes de bières coulant au fond des gorges déployait des rires bruyants.

Une serveuse sortie de l’arrière-cour telle une sirène sortant des eaux de leur imaginaire collectif, fit irruption au milieu du groupe et déposa sur la table le méchoui suintant la graisse, témoignage liquide de la qualité de la viande. Les quatre paires de narines frémirent. Les effluves fumants de chien fumé puis fourrémontaient, sa peau aspergée de toutes parts par des rondelles de tomates, d’oignons, et autres subtilités du genre à accompagner toute viande qui se respecte.

On ne se souhaita pas bon-appétit. Etait-ce d’ailleurs la peine ? La bière était là. Le whisky avait irrigué l’estomac au moment de l’apéro. L’argenterie brillait sur la table, aiguisée et prête à découper le chien fumant morceau par morceau ; tout le monde était heureux. Comment peut-on penser un seul instant que l’appétit viendrait à manquer ?

Ainsi la découpe et la dégustation allèrent de pair. Les os furent entièrement dévêtus jusqu’à 23 heures. Il ne resta plus rien. La bande se sépara, le ventre rempli et le bonheur plein les yeux, éructant dans la graisse animale, et flatulant dans le coton de leurs caleçons.

  1. O Lecteur, voici venu le temps de savoir d’où vient la viande

Le chien mort et mangé avait un nom. Skipi. Il appartenait à un coopérant français en poste à Lomé. Le diplomate l’aurait ramené de retour d’un de ses voyages en France. Un saint-bernard qui n’avait pas manqué de faire honneur à sa race en arborant un formidable embonpoint. Seulement, Skipi attrapa une drôle de maladie. Une dermatite qui auréolait le pelage du chien par endroit, constellant bientôt son corps de cercles sans poils avant de lui procurer des rougeurs inexpliquées. Le vétérinaire comme les traitements qu’il prescrivit furent impuissants.

Alors que Skipi était à l’article de la mort, son diplomate de maître fut appelé à partir pour l’étranger. La mission ne pouvait attendre. Il partit le cœur serré, sommant Kokoudjin, son gardien et homme à tout faire, de le tenir au courant de l’évolution de l’état du chien. L’animal décéda le lendemain de son départ. Le gardien informa son employeur par téléphone. Ce dernier, dévasté par cette mort inévitable de son fidèle ami, demanda au gardien de lui trouver une sépulture décente à l’intérieur même de la maison. L’argent fut envoyé le jour-même pour ériger une petite pierre tombale sous laquelle reposerait Skipi le saint-bernard. Les mots affectueux de son maître à y graver, suivirent par sms le jour-même. Tout fut fait selon les instructions du diplomate français.

Tout ? Nooooooon, il ne fallait pas compter sur Kokoudjin pour laisser pareille viande pourrir dans une petite tombe dans la maison qu’il gardait tous les jours. Faire le tombeau n’est pas un problème, mais ce chien-là n’y reposerait jamais. Privant les vers et autres vermisseaux de leur basse besogne post-mortem, le gardien préféra faire honneur à l’animal une dernière fois en le transformant en un méchoui bien fumant et bien assaisonné. De cette façon, il ne serait pas mort pour rien. Trois de ses amis se chargeraient d’apporter les boissons et autres condiments nécessaire à la préparation. Lui amenait la matière première, la viande sans laquelle, de repas, il n’y aurait pas.

  1. O lecteur, maintenant tu sais. Si tu veux encore manger du saint-bernard, libre à toi, mais sache qu’à la première bouchée, tu es en association de malfaiteur, mangeur de chien volé à sa sépulture

Kokoudjin avait bien montré le tombeau à son patron. Il lui avait vanté les mérites d’un maçon qui se serait même signé au moment de mettre le chien en terre. Ils auraient tous versé des larmes et avaient même, pour se consoler, consommé l’alcool local extrait du vin de palme, le sodabi.

Le diplomate français remboursa la beuverie comme frais supplémentaire entrant dans les funérailles de son chien.

Kokoudjin était au comble de sa joie, sûr d’avoir fait une si bonne affaire en cette fin d’année. En croisant parfois ses pairs mangeurs dans le quartier, il s’esclaffait sur son patron versant des larmes devant la sépulture de son Skipi adoré : Façon dont chien là était doux, s’il avait mangé avec nous, peut-être il n’allait pas pleurer comme ça.

Pourtant, dans les jours qui suivirent la ripaille, Kokoudjin rit de moins en moins. Une tâche était apparue sur sa peau. Une dermatite qui cerclait une partie de son avant-bras. Lui qui était un homme hirsute à l’origine, se mit à perdre ses poils avec l’apparition d’une autre tache blanche à l’arrière de son cou, puis au niveau de ses mollets. Vinrent une semaine après, l’entrecuisse et la poitrine. Ses trois autres amis eurent la mauvaise surprise de constater les mêmes marques sur leurs corps. Ils tombèrent des nues quand ils se rencontrèrent et se racontèrent leurs déboires dermatologiques. Le pot aux roses fut vite découvert par le coopérant français. Les dermatites qui attaquaient la peau de son agent de sécurité étaient les mêmes que celles qui avaient dégarni les poils de son chien bien aimé. Le français vira rouge, vit rouge, fit arrêter illico presto et manu militari son agent de sécurité. C’est par devant l’officier de police que l’homme avoua le crime ridicule en citant le nom de ses complices qui ont avec lui, mangé l’objet du scandale. Et comme cet officier de police aime lire le blog du salaud lumineux, il n’a pas manqué d’avoir un mot d’esprit à l’endroit des mangeurs de chien : Voilà, vous vous êtes fait la peau tous seuls ! Au Gnouf ! -aboya t-il.

O Lecteur, tu sais maintenant que j’ai bien fait de ne pas t’inviter à cette ripaille où moi-même je ne fus pas invité. La preuve ! mon corps se porte bien, aussi bien de l’extérieur, que de l’intérieur.

Tu peux refermer cette page et aller manger une viande normale. Joyeuses fêtes !