Eteh Komla ADZIMAHE

BEER 2 BEER, la rencontre des « Transformers » – The Transformers meeting !

Que vous faut-il pour faire une  rencontre BEER 2 BEER ? Eh bien, il vous faut une seule chose et c’est le principal ingrédient tel que définit par le gardien des us et coutumes du BEER 2 BEER Mister Hans Justinov :

Il vous faut  Improviser.

BEER 2 BEER

Hans Justinov et moi sommes passés maîtres dans l’art d’improviser les soirées BEER 2 BEER. Surtout durant les fins de mois difficiles qui rythment… ??? bah nos fins du mois !!! elles sont toutes difficiles pardi ! Sinon, nous ne serions pas de bon togolais n’est-ce pas?

anonymous

L’avantage d’être informaticien – un ordinateur qui vient de faire une tentative de suicide; dépannage hors boulot rapportant la modique somme de 5000 (le mauvais pouvoir d’achat au Togo); cela suffit pour faire germer une idée émoussée, émoustillante… oh oui (sans être orgasmique) allons boire une bière Hans !

Les rencontres BEER TO BEER sont rapides. On boit debout, à deux pattes, expérimentant la posture des bons homo-sapiens bourrés; on échange sur des sujets hautement intellectuels (lire la rencontre des physiciens) et on se sépare le bonheur plein les yeux, en attendant les lendemains qui chantent faux !

Beer Cup

Le dernier meeting mousseux connut la présence d’un invité de choix qu’on appellera Abel (en fait c’est son prénom mais bon…). Par devant nous, l’homme avait attaqué sa chairman au milieu des étagères du Shell Shop ;

Chairman

A une vingtaine de mètres de notre groupe constitué, un client se met à harceler une jolie serveuse. Il venait de la saisir au niveau du bras, l’attirant (ou la tirant) vers lui de force; un sourire malin lui barrant le visage. Cette dernière à son corps défendant et avec un sourire composé (pour les besoins du marketing –  toujours sourire au roi qu’est le client) résiste mollement. Le harceleur (Arcelor Mittal ?) a t-il fini par sentir le poids des regards des mâles présents ; ou avait-il décidé d’abandonner par respect pour lui-même ? on ne le saura jamais…

harcèlement

Mais la serveuse libérée traversa dans un déhanché de femme contrariée, les allées d’étagère de la boutique. Le balancement recto-verso de sa démarche ne manqua pas de violer l’espace aérien visuel de Hans Justinov. L’homme était à la fin de son premier verre. La phrase qu’il sort à cet instant-là fait l’effet d’un missile SCUD sur elle : « Toi là même à ton âge, tu ne peux plus crier au viol. Tu peux seulement crier à la violence… pourquoi tu nous fait tout ça même? ».

beer1

La serveuse revint sur ses pas, plonge ses yeux perçants dans ceux de Hans, rieurs. La scène déclenche un rire général. La réplique de ce rire, c’est un sourire s’affichant sur le joli visage de la belle serveuse. La tempête qui faisait rage dans ses pensées disparu d’un coup. Elle pivota instantanément sur elle-même et s’éloigna. Decrescendo du rire qui s’en va mourir au bord des verres de bière porté au bout des lèvres rieurs.

SONY DSC

Les rencontres BEER 2 BEER sont courtes. C’est dans la majorité des cas, des séances d’after-job où une bouteille de bière sifflée apaise la soif et déstresse l’individu finissant sa journée-essoreuse. Ayant donc atteint le fond plus vite que moi, Justin, les yeux dans le vide (on ne sait jamais ce qui passe sous son crâne dégarni), m’attendait. Abel et moi en étions aux formidables avantages du Windows Server 2012, alors qu’à l’ouverture de nos bouteilles respectives, nous avions fait le serment de ne rien évoquer qui soit en rapport avec l’informatique. Je ne me ravise hélas qu’à la dernière goutte de bière. Jetant un regard sur le verre vide de Justinov, je lui lance un « oh, tu avais fini ? tu m’attendais… ». Il sort de sa mini-torpeur et m’envoie une réponse mémorable : « J’avais fini depuis « Gnass » longtemps ». (Il avait joué sur l’expression « attendre depuis fort longtemps ou « faure » longtemps », ceci explique cela). Après avoir digéré la réponse dans un nouvel éclat de rire, pendant qu’il continuait de sourire, nous enlevâmes nos bouteilles, et nous dirigeâmes  vers la caisse.

at beer

C’est ce moment que choisit une charmante compagnie pour se rapprocher d’Abel; Elle venait de traverser la porte d’entrée. Et au vu de la Technique d’Approche de notre ami, on comprit rapidement qu’il s’agissait même d’une charmante connaissance. La preuve, Abel affichait son sourire le plus accueillant. La charmante compagnie le lui rendait avec réciprocité. On se serait cru dans une pub pour dentifrice. Abel, nous rappelle, nous présente et dépose un vin de table sur l’étagère. Il nous invite à partager le breuvage rouge avec lui et son amie. Nous nous confondons en excuses, désolés de ne pouvoir rester plus longtemps (et surtout avide de les laisser l’un à l’autre)… J’explique à notre ami que de toutes les histoires d’alcool que je connaisse, la plus belle est celle où Jésus a transformé l’eau en vin. Et que moi je rentrais transformer la bière dans mon estomac en pisse. Chacun transforme ce qu’il peut n’est-ce pas ? #Transformers.

Jésus change l'eau en vin

Tout ce jeu de mot (bière et pisse) n’entame en rien les volontés d’Abel, enclin à nous garder autour de sa bouteille en passe d’être ouverte ! Hans Justinov enfonce le clou en s’adressant à Abel : « Comme à Cana, après que Jésus eut changé l’eau en vin, l’ordonnateur de la fête accusa l’époux en ces termes – Pourquoi a-t-on attendu si longtemps avant de nous sortir ce bon vin » ?

Abel n’ayant rien vu venir, est plié de rire, sa copine se contente d’un sourire.

shell-gas

Nous sommes sur le départ, il est 21h15 :

moi : yo man ! faut qu’on change de lieu pour le prochain beer 2 beer…

hans : ouais, t’as raison… prochainement on va à Total. tu plaques trop d’images de Shell sur ton blog, ça commence par devenir dégueulasse.

moi : Ok, bon je rentre à la maison de guerre lasse, il faut que je me prélasse…


Que veulent les femmes? (What women want)?

On peut tout de suite répondre à cette question et économiser quelques courbatures aux doigts crochus au dessus des touches du clavier.

Ce que veulent les femmes? bah euuuuuh… par les temps qui courent ??? bah, l’égalité des sexes ! bien sûr, le panache, la panacée de tous nos maux dans le monde ! donnez le pouvoir aux femmes!!! oui mais et après?

egalite_hommes_femmes462

(Pardon, je vais finir par devenir aux yeux du reste de la blogosphère, blogueur-critique ou critique-blogueur?)… mais telle n’est pas mon intention… même si pour commencer ce billet, je vous offre celui de mon grand-frère (oui, avec Lovejoyce Amavi, il y a un autre aussi), l’homme Mawulolo LAS

Grande fut ma surprise de le voir changé en avocat-défenseur des femmes (Petit Payyyyyyyyyyyys!!!) et prôner (attention voici le lien!) L’égalité des sexes dont la nouvelle « égérie » s’appelle Emma WATSON.

Petit pays

Ceci dit, je le lui accorde, C’est la mode ! c’est le combat pour le droit des femmes, noyant les droits de l’Homme (attention, il y a grand H).

Que veulent les femmes? bah que comme en Côte d’Ivoire, elles soient déclarées dans le code de la famille, comme Chef de famille au même titre que l’homme? eh bien qu’on accède à leur requête !

Que veulent tes femmes, Mawulolo LAS? qu’on arrête de leur delete le bouton d’amour (je parle d’excision en langage moderne)… eh bien soit! , qu’on arrête de le leur faire !

Elles veulent devenir chefs d’état? bah qu’elles aillent voir avec Dilma Roussef… elle pourra témoigner (les ivoiriens disent « elle va rendre témoignage »)… qu’avoir les couilles pour être au pouvoir est une expression purement imagée de nos jours. Angela Merkel aurait plus de couilles que François Hollande (tout le monde le pense, personne ne le dit, remerciez moi de prononcer les mots vrais ! ).

Le pouvoir a t-il un sexe

Après tout ce qu’on peut leur accorder donc pour leur égalité sexuelle, tout le reste n’est qu’endoctrinement, « embassinement », détournement d’un sujet, manipulation des mass-médias ! Il n’y a pas d’égalités entre les sexes !!!

La manip pour tous

Bah déjà on n’a pas les mêmes sexes!… les uns héritent de la clé, d’autres de la serrure, la nature a créé des sexes inégaux… Même au niveau des dimensions, tout y passe ! le M, le XL, le XXL, tout sexe confondu n’est-ce pas?

Pourquoi parler d’égalité des sexes, quand bien même au niveau psychologique, cette affaire de pouvoir séducteur de la femme va jusqu’à faire abdiquer les rois de ce monde ! (Celui qui doit devenir roi d’angleterre abdiqua pour l’amour d’une femme et laissa sa place au père de l’actuelle reine) ahaaaaaaa. Egalité? oooooooooh mon dieu, taisez-vous mécréants … les femmes avaient déjà pris le pouvoir à leur manière en ruinant les hommes avec leur train de vie dispendieuse pour satisfaire leurs caprices luxueuses. Il y a tant de similitudes entre le coeur des femmes et les caprices du ciel (proverbe indochinois).

On m’opposera facilement la phrase à la con « comparaison n’est pas raison » mais … je me dis en plaçant les deux sexes (concentrez-vous, et pensez au genre) dans deux plateaux de balance, la femme irait peser un peu plus, et ferait pencher l’aiguille de son côté. Le sexe féminin? (attention à l’âge du lecteur !!!)

balancefemmehomme

Divin objet de notre adoration! Depuis le jour ou nous en sommes sortis, nous faisons tout pour y rentrer. Tout y passe: la complicité, les cajoleries, les compliments et notre argent. Des hommes ont perdu des fortunes, des rois ont abdiqué, des frères se sont mutuellement trahis et des gouvernements ont basculé à cause de cette divine petite cavité que nous appelons familièrement le « minou », le « con « , la « chatte », la « foufoune », ou « l’ascenseur pour le septième Ciel. – Isaïe Biton-Coulibaly – Et pourtant elle pleurait

 

De tout cela, n’en faisons rien (du moins pour le moment) et oublions un peu le lubrique, histoire d’observer le fonctionnement de la logique féminine, l’ordre imprimé à la réflexion, telle qu’elle se décline chez la gent féminine.

Un film formidable est à voir sur ce sujet : What Women Want ? ah vous croyiez que c’était juste le titre de mon article? Que nenni ! Une histoire où l’acteur principal (Mel Gibson) reçoit une décharge électrique qui depuis, lui permet d’entendre les pensées des femmes qui passent tout près de lui ! ah l’horreur ! Les femmes ne font jamais rien comme les hommes ! Comment peut-on se risquer à évoquer ne serait-ce que l’once d’une égalité entre les sexes!

https://www.youtube.com/watch?v=iUTtO1KNdAY

Gérard de Villiers, (l’écrivain qui en savait trop) auteur d’une série de 200 romans policiers où la femme tient un rôle de premier choix (Roger Mawulolo LAS est d’ailleurs un lecteur de choix de cet auteur)! se plait souvent  à dire dans ses écrits « que les femmes réfléchissent avec leurs ovaires ».

Quant aux comportements affichés en plein pic hormonal durant une grossesse avancée, je vous en fais grâce, oh vous, pères de famille ! En ces moments pas très gais, la simple question jugée mauvaise par la parturiente, vous renverse la maison, vous met votre journée sens dessus-dessous ! Depuis toujours, j’attends le jour où une femme sera Chef d’Etat et qu’elle tombera enceinte en plein mandat. Que deviendra le pays?

Les femmes? égales des hommes?

Au boulot les filles

S’il ne s’agit que de trouver des femmes qui exercent dans le même milieu professionnel que les hommes? laissons faire l’ordre naturel des choses… ça vient tout seul!  Les femmes au travail font tout comme les hommes, ou montrent une certaine capacité à les faire, sur le plan professionnel, et même jusque dans l’armée. Même si elles demeurent minoritaires dans beaucoup de corps de métiers, les naissances d’aujourd’hui, voire de demain, nous rejettent une génération de femmes capables du même professionnalisme que les hommes; parfois jusqu’au niveau physique de la chose. La très jeune discipline du football féminin nous en est témoin ! Les évolutions de pensées et des cultures accompagnées, rythmées à raison par la communication des ONG et autres associations valorisent la femme jusqu’au même grade d’humanité que l’homme. Nous sommes au 21ème siècle bon sang ! et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Que veut de plus, cette gent jamais satisfaite?

FEMMES Au combat

Ce que nous ne pouvons réfuter, cette vérité imposable et inattaquable, est qu’il n’y aura hélas jamais d’égalité des sexes !

Car il restera cette nature gravée jusqu’au chromosome et au génome humain; celle qui fait d’une femme, une femme : les habitudes, la voix, le physique, la psychologie etc. Les femmes s’émeuvent pour les évènements que les hommes minimisent ; elles pleurent à chaudes larmes devant la petite bête dansant le gweta dans leurs chambres, s’agitent pour ne rien perdre du gain immédiat, s’attache à la première bonne impression. Elles ralentissent là où les hommes accélèrent. Et quelque soit leur professionnalisme et leur sens du devoir, leur perfection et leur maîtrise des sujets, nous les hommes arrivons à reconnaître que ce qui fait leur charme, ce sont ces petits zestes d’émotions mis bout à bout, ces sautes d’humeur que nous raillons le plus, mais qui font que nous les aimons autant.

06-Salaires-BIS-155230_L

Les bonnes femmes : On ne peut pas vivre avec, on ne peut pas vivre sans, on ne peut pas les descendre. Sauf dans le Montana (Proverbe Américain).

Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis. Et c’est mieux-ainsi…


Homo-érections et transgenres? Avis et contre-avis de « tous genres »

aaaaaaaaaaah, purée ! la viande est finie (ce n’était pas une purée de viande, fort heureusement). Senyo ! il y a plus de viande dans l’sachet !!!

J’ai lu l’article du blogueur de chic et de choc, Lovejoyce Amavi. Il faut le lire pour votre propre bien… on s’en lèche les doigts à chaque fois qu’on arrive à la fin.

En plus moi je lisais en bouffant de la viande de SIDI. Je ne mangeais pas le stagiaire noooooooooon, je mangeais sa viande ! la viande qu’il nous a offerte ce matin… cet échange culturel entre Nigériens et Togolais où le Nigérien apporte de la viande, et le togolais … bah il donne rien… « rien » c’est quelque chose (il faut voir ça sur le plan philosophique)…

Allez, ne perdons pas de vue l’article qui n’a même pas commencé, revenons à nos homos !!!

Car l’article dont je vous laisse le lien ci-dessous, parle bien d’homosexualité en partant du film, la vie d’adèle d’Abdelatif Kechiche! Que chiche ! l’articl est bien écrit, mais c’est sur le fond, quand j’y pénètre en profondeur, que tout de suite, je ne suis pas d’accord.

Le Lien !

Bon, vous voyez que vous vous léchez les doigts sur l’écriture du Lovejoyce. Profitez-en, c’est une espèce en voie de disparition non?

homosexuality_symbols

Mais surtout, pourquoi en faire autant pour le message communiqué par les médias sur l’homosexualité? (Je dois me remettre au boulot tout à l’heure donc je ne vais pas approfondir vraiment la réflexion mais résumons un peu les contre-avis).

L’homosexualité est contre-nature, oui, d’accord, mais pourquoi la nature nous fait-elle faire des filles qui font très garçons dès la naissance, et des garçons qui font très filles (inversement donc) !!!

Vous voulez des exemples? il y a qu’à regarder les équipes de foot féminines. Pire encore, les basketteuses (surtout les sénégalaises?) et vous me direz si vous vous sentez en sécurité à côté d’elles. Il y a même une petite peur insidieuse que ce soit elle qui prenne le dessus, si elle a envie de vous violer?!!

la-question-de-l-homosexualite-en-filigrane-des-mondiaux-d-athletisme-10972973sugft_1713

On peut accuser les médias d’être à la base de formidables manipulations des populations hypnotisées derrière leur écran; celles qu’on pousse à adhérer à telle idéologie ou à telle autre, en leur prouvant que quand on est nombreux à avoir tort, c’est qu’on a raison etc… mais sur la question de la liberté sexuelle, what else? (Nespresso, où est-ce qu’on a eu tort ?).

La liberté sexuelle : L’idée de ce pan de la démocratie est de laisser les gens exprimer leur orientation sexuelle, une fois qu’elle n’empiète pas sur celle de l’autre.

Avons nous pensé un seul instant que l’homosexualité a peut-être été jugée contre-nature depuis l’existence humaine, juste à cause du fait que les hétérosexuels étaient nombreux et que les homos étaient minoritaires. Depuis les temps immémoriaux (interdit de dire ça dans une rédaction à l’école, j’en profite, youpi!), les temps bibliques mêmes, des lois hébraïques avaient proscrits assez violemment aux personnes de même sexe de jouer à touche-pipi, voire plus. C’est une abomination, s’écrient ces passages de l’ancien testament :

Lévitique 18, 22 : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. »

Lévitique 20, 13 : « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. »

arton116

Et c’est là que je réitère le « être nombreux à avoir tort veut dire avoir raison »… Les lois (religieuses ou non) interdisant l’homosexualité, la décrivant comme contre-nature, répercutées ou retrouvées un peu partout dans les cultures depuis l’homo-premier (le premier homme) jusqu’à nos jours, ne sont-elles pas le fait de l’imposition de la pensée collective de ceux qui étaient nombreux à être hétéro? de ceux qui étaient nombreux à répugner l’homosexualité?

illu_lesbophobie1

Et si ce n’est qu’une question de nombre et de majorité (pas très silencieuse), il faudra bien se rendre à l’évidence ; ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison… Il faudra peut-être apprendre aux dépens des médias ou non, à ne pas juger l’orientation sexuelle de son prochain…

Homophobie

Je me résume :

Avis : Lire l’article de Lovejoyce sur son blog :

Contre-avis: lire ce vieil article oublié sur un vieux blog qui ne marche plus


#togoelection : Notre frère qui est leader ! Que tes mannes de campagne viennent !

Oui, je parle bien de la manne. Pas les mânes de nos ancêtres !… bah non parce que eux, à l’époque, ils s’imposaient un roi, après avoir coupé trois ou quatre têtes humaines, voire un peu plus, pour faire plus joli autour du tam-tam sacré. Je ne parle pas non plus de Man, comme « homme » en anglais, ou comme la célèbre marque de camion, ou même comme l’équipe anglaise du Nord, la Man U qui laisse sur son passage, une traînée de hooligans, et d’infrastructures cassées etc.

Non, je parle de mannes, celles qui tombent en pleine campagne électorale pour les responsables improvisés de campagne , ces volontaires trop bien payés (est-ce bien des volontaires alors ?) qui arrosent nos villages et autres contrées de quelques billets, vélos, motos, tee-shirt, projets de développements etc. de quoi rattraper les OMD (Objectifs du Millénaire) en quelques mois.

Car pour gagner de l’argent durant une campagne, il faut faire campagne !

Votez pour nous

Il faut avoir de bonnes entrées auprès du parti pour lequel vous voulez vendre un peu de votre dignité. Avoir des amis et des acquis solides genre :

–          Tchalé, campagne arrive, faut qu’on profite, on va manger un peu dans ça.

–          Ouais, hum, qui on connaît même dans le parti là?  qui peut nous brancher le leader ou un de ses proches ?

–         Djo, tu ne connais pas … làààà. Il drague ma cousine actuellement (le mec serait prêt à vendre sa mère). Si elle lui dit (en fait, après qu’elle ait accepter de coucher un peu aussi), il va nous brancher rapidement, on va commander quelques tee-shirt et faire jouer des championnats dans les villages là. On va envoyer au parti, un budget majoré du double là, et ça passe !

(Et quelques semaines plus tard)

Les gadgets sont commandés, les paquets sont faits, les petits cadeaux, les pots de vins, les vins, etc. Tout le monde y gagne ! Confectionneurs de gadgets, imprimeurs, etc.

Tout le monde donc ! sauf, les pauvres populations qui vont se faire berner… la campagne est une farce, le peuple en est le dindon.

Je suis sûr qu’en ce moment, ce peuple se demande d’ailleurs à quelle sauce de dindon les organisateurs de campagne vont encore le manger…

Enfin, bref, je dis ça, je dis rien…

Zoomons un peu quand-même sur la campagne du parti au pouvoir. Pourquoi ?

Bah, comme disent nos « Frères » Dioula au pouvoir en Côte d’Ivoire : « C’est nous on a le pouvoir, on va faire comment »… En même temps, il faut s’en douter un peu ? C’est le seul parti dont les militants commencent par nous revendre du « Faure, le meilleur de nous tous pour être notre Président » depuis quelques semaines. Les autres partis en sont encore à critiquer les conditions d’organisation ; et ce jusqu’à la fin de la campagne… On en a l’habitude.

Qu’UNIR souffre donc qu’on les chauffe un peu par blog interposé… (C’est peut-être pour les aider à mieux faire non ? En plus, nous on fait ça gratuit… #mercipourcemoment).Votez pour moi

On sait (ou du moins, on imagine) que le parti au pouvoir est un peu regardant sur les comptes de campagne et les financements… Sauf pour les soirées de de la Convention des Femmes pour UNIR ?

Non, supposons, supputons, admettons sans détour que le candidat non-désigné d’UNIR, (sauf sur le pagne de la convergence Faure) est l’économiste titulaire d’un MBA, aujourd’hui Chef d’Etat du Togo. C’est imprimé d’avance dans son pedigree de formation, qu’il ne badine pas avec les questions d’argent… Souvenez-vous, pour les candidatures UNIR aux législatives, il se racontait déjà qu’il y aurait eu une sélection digne d’un concours d’entrée à la fac de médecine ! Seules les personnes ayant prouver à suffisance qu’ils avaient financé, échafaudé et travaillé sur des projets _dans les localités où elles voulaient se présenter_ ont été sélectionnées pour être candidats UNIR.

C’est donc la preuve qu’à UNIR, on ne donne plus pour donner… Et c’est peut-être ce qui explique que certains se soient levés tôt ?

Pour prouver leur fidélité indéfectible aux idéaux du parti et se voir confier un peu de campagne dans les contrées togolaises, on rivaliserait depuis peu, de moyens permettant de se rendre visible dans l’entourage du Président.

Comme le diraient les blogueurs Aphtal et Senam Djondo, c’est beaucoup de griotisme sans grande conséquences.

Vous n’en êtes pas sûrs ? Et c’est là que vous allez m’forcer à citer des exemples :

Le large panneau (je l’adore ce panneau) « Merci Papa Faure pour les cantines scolaires » dont-on avait vraiment pas besoin mais bon… il fallait que quelqu’un le fasse pour qu’on sache qu’il est là pour le parti ? Qu’il ne dort pas, qu’il pense aux œuvres du Président, qu’il le soutient sur toute la largeur d’une affiche géante !

Merci Papa

La majorité silencieuse qui n’a plus soutenu (en tout cas visiblement) les actions du Président depuis 2010, a attendu la fin de son mandat pour s’afficher tel le premier pilier, la première colonne, la phalange, l’appui inébranlable du Président sortant. Elle fait du porte-à-porte avec des motivations porte-à-faux et faux-semblants.

Porte-a-porte

Check this out, un blog en parle déjà si bien :

https://senadjondo.mondoblog.org/2014/10/05/ce-griotisme-politique-denonce/

 Un des clans de la majorité silencieuse, la NJSPF (Nouvelle Jeunesse pour le Soutien du Président Faure) vient de se rendre compte, à quelques mois de l’élection présidentielle que aaaaaah, les élèves togolais démunis qui n’avaient pas de fournitures scolaires. existent!!! A croire que durant tout le mandat présidentielle, il n’y a plus eu de rentrée scolaire… et qu’à quelques mois des joutes électorales,  il faut  quand-même se mettre à distribuer des kits scolaires au nom du chef de l’état pour accompagner sa « vision moderne du Togo ». Qui veut accompagner la vision moderne du Chef de l’état avec des kits scolaires ? levez les mains !!! qui? vous? non? vous là-bas?… non plus, bah la NJSPF ouiiiiiiii!!! des cahiers pour le Togo moderne ! avant on distribuait des papyrus à la rigueur … Si ça c’est pas de la mauvaise foi?… peut-être du mauvais pancréas mais bon… Pour faire preuve de ma bonne foi de salaud, je vous laisse le lien de l’article :

https://www.savoirnews.net/Fin-de-la-tournee-nationale-de-la

Quelle idée ! quelle idée d’offrir des kits après la rentrée? La NJSPF ne connaît pas la date de la rentrée scolaire au Togo? (Noooooooon, même en matière d’éducation, mieux vaut tard que jamais…).

Il avait rien à dire

Et puis, aaaah, l’affaire sur laquelle je me suis un peu amusé il y a quelques blogs de cela; l’affaire du fameux pagne « Votons Faure 2015 », pagne qui n’existe qu’en maquette ; voire même qu’en maquette virtuelle. Elle trône sur la page facebook d’une association qui était elle aussi une grande inconnue ! Inconnue jusqu’au dernier trimestre 2014 où comme un lapin sorti du chapeau du magicien, elle apparaît sur facebook avec le nom « La Convergence Faure ». Cette convergence fait-elle des yeux doux-convergents à l’homme dont elle porte le nom pour lui faire campagne avec son pagne virtuel ? Bah parce que, on sait jamais… quand pagne rime avec campagne… Avec qui le leader sablera t-il le champagne?

Toutes ces bonnes gens « bien intentionnées » pour leur leader bien-aimé ont attendu que tout le mandat présidentiel s’étiole, pour bien évaluer son travail avant de le soutenir ? bah, si ce sont pas des vrais militants ça ? (vous voyez, je leur trouve même des raisons…).

Si l’once d’une fibre militante vibrait en eux, ils s’y auraient pris plus tôt ! Dès l’aube! à l’heure où blanchit la campagne !

Combien seront-ils à faire la danse du ventre pour gagner le précieux sésame vous ouvrant les portes de l’organisation de la campagne. Chez UNIR, un appel d’offres pour organisateur de campagne a été lancé. C’est une télé-réalité pour griot de campagne :

QUI SERA LE MEILLEUR campagniste ? campagneur ? campagnard ?

(enfin, vous aurez compris…)

pas voter pour un con

Je pense d’ailleurs qu’au point où ils en sont UNIR pourrait se reposer et ne rien financer du tout !  Sa campagne se fera toute seule… au vu des moyens et des soutiens très « volontaristes » qui pointent le bout du nez…


Bon Baisers de Glidji (From Glidji, with love) – Le Yèkè-yèkè Blog

L’avez-vous déjà connu? Ce bonheur sans mélange qu’est la dégustation du Yèkè-yèkè originel fait-maison-glidjienne. Il faut pour cela,  se rendre à Glidji et se faire inviter chez un habitant se préparant à célébrer le nouvel-an Guin. C’est ce qui m’est arrivé; et  c’est que je m’efforce tant bien que mal de rendre ici par écrit ; le bonheur se trouvant finalement _ dit-on souvent_dans ces choses simples?

Avec deux de mes amis, nous avions établi nos quartiers dans la petite ville du Royaume Guin. Nous étions le Samedi 20 Septembre; deux jours après la prise de la pierre sacrée . Le Togo sous le Drapeau Allemand de Hienrich Klose _ ma lecture de ce moment_ m’avait fait découvrir quelques jours plus tôt qu’à la fin du 19ème siècle, le nouvel an chez les guins avait été surnommé BLACK CHRISTMAS par la centaine de commerçants européens établie sur la côte togolaise.

Le Togo Sous le Drapeau Allemand (1894 – 1897) – Heinrich Klose – Extrait-Capture/Page75

Black Christmas

La beauté durable de ces moments de partage agréables autour du yèkè-yèkè hautement appréciable m’ont amené à blogger affable ; mais dès les premières lignes j’ai bloqué, minable. Suis-je irréparable?

Ensuite j’ai commencé par blogger sur elle dans ma tête. Elle que j’aime tant. Bien moins que mon Dieu mais bien plus que moi-même. Elle, l’amour de ma vie de ces derniers temps…Sur elle, j’ai voulu blogger et là, oh surprise, j’ai débloqué…

Deux ans et quelques mois que je l’aime… Sur la durée, je ne peux être plus précis. Le temps qu’ont pris mes sentiments pour germer, bourgeonner et éclore souffre de concision. Quand on aime, on ne compte plus ? On compte ses sentiments lorsqu’on ne compte plus ? On ne compte plus soi-même lorsqu’on conte fleurette ?

Un matin au bureau, Hans Justinov (vous le connaissez si vous avez lu un peu de BEER 2 BEER sur mon Blog 2 Blog) arrive, tout inspiré. Nous sommes amis depuis au moins trois ans, voire plus si affinités. Quand il se prépare à m’envoyer une vanne-missile, je le ressens dans ses yeux rieurs. C’est ainsi que voyant les tournures heureuses que prenaient mon histoire d’amour, il m’indiqua clairement qu’à l’image des élections cantonales, sénatoriales ou locales dans un pays, moi je revenais comme Nicolas Sarkozy me présenter aux élections sentimentales de celle dont je suis amoureux. C’est une vanne de génie, il a fait du #DEGROODT sans bière, je vous prie ! Croix de bois, croix de bière si je mens, je la bois entière.

S’il y a une limitation dans l’amour, elle n’est pas de vous, mon Dieu, mais des hommes – André Gide, La Symphonie Pastorale…

Je viens de débloquer le yèkè-yèkè blog. Ah l’amour… enfin bref!  Vous êtes prêt ? Je vous fais le roman non moins intéressant de mon passage à Glidji…

Voici le décor tel que j’ai pu le planter; il est tout simple; un peu paresseux même (en même temps c’est normal, c’est un « salaud » qui écrit). On n’a pas besoin de trop vous expliquer de toute façon. Pour les « curieux mystiques », faites un tour par les liens à la fin de l’article, pour « savoir et comprendre »…

Le Royaume des Guins, célèbre le kpessosso; littéralement « prise de la pierre« . Les tenants de l’ordre spirituel et mystique ont une fois de plus lu dans la couleur de cette pierre-là (très sacrée nous dit-on), pour nous révéler le très prochain avenir du pays; voire annoncer la couleur des couleurs (puisqu’il ne s’agit que de ça) de l’année qui vient.

Prise Pierre sacrée

Film d’arrivée

La succession de routes sinueuses et cahoteuses qui mènent à Glidji avaient fini de retourner nos petits déjeuners dans nos estomacs respectifs. Avec Justin et Pascal, natifs du milieu, j’essayais désespérément de me remettre des crampes stomacales et émotives éprouvées non sans courage mais avec beaucoup de détermination. Nous traversions la piste en latérite jusqu’au rond-point de Dokitakondji (litt. Centre de Santé Moderne avec docteur).

Justin au volant de la Volkswagen Passat pila d’un coup. Il s’arrêta dans un crissement de pneus. Le sol gravillonné ajouta un peu d’effet sonore au freinage brusque ! C’était presque comme au cinéma. En face, une foule éparse et disparate, vêtue de blanc et mue par une course à pied, prenait d’assaut la voie. Les femmes et les enfants en tête ; Les hommes moins représentatifs du groupe de coursés, apparaissant, armés de longs couteaux.

Mes amis et moi étions plongés dans une torpeur indescriptible. Nous demeurions tétanisés et stupéfaits (si tu peux tu fais? #petityode); médusés par la horde qui accoure; limite, prêts à être changés en statue de sel. Nous prononçâmes sans nous en rendre compte un « qu’est-ce qui se passe » en chœur. Impossible de faire marche arrière. Des voitures s’étaient innocemment alignés derrière la nôtre. La foule, elle, se rapprochait par devant nous, témoins impuissants. Un cross-village, mini-marathon cadencé aux 100 mètres-plat.

Les hommes aux longs couteaux guettaient ostensiblement quelque chose qui arrivait. Nous n’avons pas le temps d’affiner notre déduction qu’un bélier blanc fend la foule à toute vitesse. La laine blanche couvrant son cou est maculée de sang. Derrière lui, arrive un autre homme torse nu, drapé d’un pagne blanc et portant un tam-tam. Toute son attention est focalisée sur ce bélier qui s’est retrouvé en tête du groupe d’humains. Pour faire de l’humour, histoire de détendre un peu mes deux amis, je leur demandai si nous avions affaire à un « bélier de panurge » ? Mais c’était comme la drôle de guerre des années 40, cela ne fit rire personne.

Notre bélier, le cou ensanglanté, s’arrête un peu après le rond-point. Ses yeux sont injectés de sang. Le porteur de tam-tam se poste face à l’animal et ferme ses paupières comme pour se concentrer. Il commence par percuter la peau tendue de son instrument. Un rythme est doux et lent. Nous sommes aux premières loges. A travers le pare-brise, nous apercevons le bélier au cou rougi se mettre à exécuter des sauts rythmés. « Il danse » nous confie Justin à voix basse. Mon ami devait penser que le bélier pouvait l’entendre ; malgré notre distance quantifiable au-delà du respectable ; malgré les portières fermées et les vitres remontées.

Le bélier soulève ses pattes de devant, les yeux dans le vague puis se laisse choir au sol. Le son du tam-tam diminue ; Un decresendo qui appelle à la tristesse. La foule fait silence. Le bélier a l’air de s’endormir  ; Couché sur le côté, ses yeux deviennent vitreux; La bouche ouverte bave; sa langue est pendante; frôlant-goûtant l’herbe rare de la piste rougie de latérite. (Son dernier repas)? Le bélier se meurt. Les hommes au couteau, sont des prêtres sacrificateurs; ils se saisissent – à chacun sa patte – du bélier mort. Ils le brandissent en l’air sous les cris exaltés de la foule. Ils se retournent et prennent la direction du palais royal de Glidji, suivi par la horde blanche en liesse.

C’est « Fleuve », le cousin de Justin qui nous raconte par après l’évènement ayant abouti à cette mise à mort musicale.

« C’est une cérémonie mystique organisée à l’occasion du nouvel an guin. Elle se déroule devant la case tout aussi mystique érigée par les premiers rois guins de la fin du 17ème siècle. Devant cette case à gris-gris, des prêtres sacrificateurs tuent un bélier. Son sang est coulé sur les principaux fétiches dans la cour du palais; puis son corps est reposé au sol devant le tam-tam là encore mystique. Les bords de la membrane en peau de bête, portent des crânes humains. Ce sont les têtes des guerriers tués par Assiongbon Dandje, deuxième roi de Glidji, grand aficionados des guerres de conquête. Toute l’assistance, les jeunes, les moins-jeunes, les plus jeunes, n’ont d’yeux que pour le bélier mort. Le joueur de tam tam s’approche de l’instrument. En face, gise le corps sans vie du bélier blanc. Il ferme les yeux comme pour se concentrer(il fait ça tout le temps lui?). Il se met à jouer un rythme calme mais dansant. Quelques enfants dans l’assistance exécutent des pas sur place. Pendant cinq minutes, rien ne se produit. Puis le corps gisant de l’animal reprend vie ! Le tam-tam ressuscite le bélier. Son cou entaillé laisse apparaître la crevasse béante d’une plaie. Pourtant l’animal se lève, bondit sur ses pattes et retombe. Il se relève, ses pattes de devant en l’air, comme mû par un esprit. C’est là que tout se gâte ! A un moment donné, le percussionniste ne maîtrise plus son feeling ! L’esprit des ancêtres l’habite ! C’est alors que le bélier retombant encore sur ses pattes démarre une course effrénée, traversant l’assistance. Plusieurs personnes tombent à la renverse. Ils sont terrassés de surprise et de peur. L’animal qui a vaincu la mort, quitte le palais royal ventre à terre, suivi par la foule qui vous surprendra quelques secondes plus tard à Dokitakondji » !

Nous étions heureux ! Heureux de connaître la cause profonde, voire même mystique et spirituelle de la mort par deux fois, du bélier blanc de Glidji. Nous voulions assister à une fête traditionnelle, eh bien, nous-y-voilà.

Justin Mondenou Togbossi_l’homme qui au volant de sa voiture, rencontra le bélier ressuscité_est le fils de l’ancien régent du trône de Glidji. (Eh oui, j’ai des relations haut placées là-bas). Il nous (Pascal et moi) convie à faire un tour dans la maison de son père ancien dignitaire du trône ; aujourd’hui décédé. En entrant dans la première cour de la maison, nous tombons encore sur des tam-tams. Pour taquiner Justin, je lui demandai rapidement : « Où est le bélier ? Vous avez-vous aussi un bélier à zigouiller et à ressusciter » ? (je suis infernal, je sais). Il se permit de sourire. En approchant du milieu de la cour, où sont installés là encore des hommes en blanc, coiffé d’un couvre-chef blanc, signe distinctif me dit-on des prêtres vaudou, nous entendîmes le tam-tam retentir. Les prêtres nous souhaitaient la bienvenue. Justin dirige la marche. Nous le suivons à pas respectable. Il s’approche d’une calebasse remplie d’eau et d’herbes, posée à même le sol, devant les percussions. Celles-ci continuaient de résonner. Justin  laisse tomber dans la calebasse eau et herbe, quelques pièces de monnaie. En profane, nous demandâmes si nous pouvions faire pareil. Il acquiesça. Quand je m’approchai de la calebasse, le rythme changea. Comme si le percussionniste jouait un son différent en ma présence… Etant sûr de ne pas être mort depuis ce matin-là, je n’avais pas peur de me revoir ressuscité! Je laissai tomber une pièce (modeste fortune…). Pascal fit de même, et là encore, en sa présence face à la calebasse, le rythme changea! Les prêtres nous invitèrent à passer au salon et à nous faire servir de l’alcool et du Yèkè-yèkè. Ils prononcèrent à l’endroit de Mondenou un bref discours l’autorisant à se servir comme il pouvait. Notre ami est le dernier né de la famille. Tout pouvait lui appartenir; il avait le droit sur tout ce qu’il voulait, ainsi que le veut la tradition.

Justin chez le régent

–          Pourquoi nous a t-on tous joué des rythmes différents ? Ils voulaient qu’on danse à tour de rôle ou quoi ?

Justin se fendit dans un rire indescriptible. Il est heureux de me savoir avide de culture guin :

– En fait, le son du tam-tam qu’ils m’ont joué est le nom de mon père. Egavo le kplon nti, detugbiwo bidji. Littéralement : « Il n’y a plus d’argent sur la table, les belles se fâchent… »

–   Bah et nous alors, ils connaissaient le nom de nos papas aussi, tes joueurs de tam-tam ?

–  Non, je ne pense pas. Ils ne vous connaissent pas, alors ils vous ont trouvé, peut-être prêté des noms pour la circonstance. Mais je ne peux pas t’en donner l’explication, je ne comprends pas tout ce qu’on joue.

Mince alors, je ne connaîtrai jamais mon nom tam-tam…

« La yèkè-yèkè Connection »

Epe-Ekpe est le Nouvel an Guin. Entre le mois d’Août et de Septembre, la nouvelle lunaison permet de connaître la date où la pierre sacrée sera prise. Cette pierre au gré de sa couleur permet de savoir ce que l’année nouvellement entamée réserve à tout le peuple.  La pierre est prise dans les confins aquatiques de la forêt sacrée. Elle a viré pour cette année au blanc pur. Selon les prêtres, cela augure d’une bonne année ; sans grands maux. Même l’épidémie d’Ebola qui sévit dans la sous-région (Libéria, Sierra Leone) n’arrivera pas jusqu’aux frontières du Togo.

En quête d’explications simples et accessibles, je m’approchai des têtes blanches de Glidji. Ces dernières sont connues pour détenir la vérité intangible par-delà le fait même qu’elle est inattaquable.

Têtes blanches de Glidji

Je procède par des petites questions… comme Christophe Boisbouvier (L’invité d’Afrique Matin sur RFI).

Exemple : Pourquoi votre fête s’appelle Yèkè-yèkè ?

Et comme il arrive au journaliste de se faire rabrouer des fois par ses interlocuteurs (« Mais Monsieur le journaliste, je ne comprends pas votre obstination à me poser cette question » !) bah je me suis fait admonester par les vieux sages guins !

L’un d’eux, secoua doucement sa tête blanchie par sa longue existence terrestre. Les paupières closes, il avait pointé l’index en l’air, un demi-sourire au-dessus du menton. Il détachait chaque syllabe :

on ne dit pas Yèkè-yèkè ; on dit Yaka-yoken !

La traduction littérale donne : « Ils l’ont servi en abondance ». Yaka = Abondance ; Yoken : Ils l’ont servi. C’est d’ailleurs comme ça qu’il faut le manger. Manger sans se soucier de ce qui tombe par terre. Cette partie qui se répand sur le sol, retourne aux ancêtres.

Quoi ? M’écriai-je silencieusement dans ma tête ! Vous les guins, avez déjà préparé à manger en abondance !?!

On aurait dit que l’une des têtes blanches lisait dans mes pensées par le truchement de mes yeux interrogateurs (mes pupilles dilatées dessinaient des points d’exclamation sur mon blanc de l’œil ?).

L’homme m’explique, que le Yaka-Yoken est préparé à tour de rôle par les maisons (les foyers) de Glidji. Cette semaine, c’est le tour d’un nombre précis de maisons ; le week-end prochain, d’autres familles en prépareront et inviteront voisins et autres maisonnées de la contrée pour partager ce met fumant et si appétissant (il parle en connaissance de cause).

L’index est alors repointé en l’air :

« Si tu prépares du Yaka-yoken chez toi et que tu ne reçois pas suffisamment de visiteurs durant le nouvel-an, c’est qu’il y a un problème entre toi et le reste de la communauté. ça te donne à réfléchir; tu pars en quête de réponses en t’adressant aux sages. Si tu as offensé quelqu’un, grâce à ce partage du Yaka-yoken, tu feras la paix avec lui« .

La communauté guin a donc le sens du partage. Longtemps pointée du doigt comme l’ethnie la moins encline au « mécénat alimentaire », cette tradition du Yaka-yoken vient conjurer le mythe comportemental dont on l’a lamentablement affublé. Le guin partage ! Mes amis et moi avons mangé dans trois familles différentes avant de démissionner à la quatrième maisonnée qui nous invitait. Devant notre désarroi d’invités repus, on nous chargea quand même les bras de Yaka-Yoken à emporter et à partager avec nos familles respectives à Lomé.

C’est aussi parce qu’on a été envoûté par la cuisine « Glidjienne » (et les belles lianes dans les cuisines… merci de faire du bruit en silence) que nous avons raté une visite au Musée de la ville. Nous nous empiffrions de viande de canard ici et de mouton par-là.

La première capitale du Togo (c’était durant la colonisation allemande), Zébé, est à quelques encablures de Glidji. La petite ville (très petite, une bourgade même) a abrité les premières constructions allemandes au Togo vers la fin du 19ème siècle ; dont notamment les premières écoles du pays, que je voulais absolument voir. Abandonnant le Yaka-Yoken et la bière qui l’arrose, j’ai faussé compagnie aux prêtres de la forêt sacré (et il faut l’faire !)  pour retourner à l’école.

Prêtres Vaudou

L’école Primaire de Zébé,première école primaire publique du Togo.

Il nous est difficile, mes amis et moi, de retrouver une trace écrite livrant son année de création. C’est peut-être cet extrait  livre du roi AGBANON II de Glidji : « Histoire de Petit Popo et du Royaume Guin » qui nous laisse la seule preuve viable de sa construction juste après le début de la colonisation allemande.

Histoire de Petit Popo et du Royaume Guin – Fio AGBANON II – Extrait-Capture Page 114

Ecole de Zébé

De nos jours,  l’éducation scolaire a fait son bout de chemin au Togo. Mais combien sommes nous à savoir que c’est probablement ici que tout a commencé.

Pascal qui m’accompagnait me rappela qu’il y a fait ses classes.

Ecole de Zébé

On raconte même que la cloche d’époque a été complètement avalée par le tronc de l’arbre auquel il fut accroché. Nous avons donné un coup à ce qui en restait et le bruit pas très distinctif du métal qui ne vibre plus, nous parvint à l’oreille. Si j’avais un peu de larme à l’œil, j’en aurais pleuré.

Pascal se rapprocha de son ancienne classe de CM2. Il me montra de la fenêtre sa place dans la classe.

La classe de CM2 de  Pascal

Il n’est évidemment pas sûr que ce soit le même banc mais au moins c’était sa place. A côté de lui, une fille aujourd’hui cadre dans un Ministère. Devant lui, un garçon, aujourd’hui aux Etats-Unis. Des souvenirs des années 80 qui remontaient à la surface de son crane portant désormais quelques mèches de cheveux argentés (poivre et sel ? ou assaisonné? j’en ris pou ne pas en pleurer).

Retour à Glidji pour visiter une autre école de l’époque coloniale allemande. La cloche est intacte. L’inscription « BOCHUM 1893 » est encore visible. Elle aura résisté à l’air et au temps ; A l’air du temps. Érigée à côté de ce qui serait le premier terrain d’aviation (là encore) du Togo, cette école aujourd’hui en délabrement est cette année à sa cent vingt-et-unième rentrée ! Rien que ça !

Bochum 1893

Pascal me confie qu’il ne comprendra jamais ce qui fait la solidité des œuvres allemandes de l’époque. En 1979, les autorités togolaises auvaient voulu faire détruire certains de ces bâtiments coloniaux pour en reconstruire d’autres. Son école en faisait partie. Les responsables des travaux ont vite abandonné le projet, impuissants qu’ils étaient à casser les murs dressés par le colon allemand. Ils auraient fini par effectuer un simple crépissage sur les briques en terre rouge qui avaient servi à ériger les murs.

Bâtiment Ecole Zébé

C’est aussi le cas des meubles que je découvre dans certains salons des maisons de Glidji. Roméo, l’un de nos hôtes qui nous accueille pour partager son Yèkè-yèkè m’explique que le père de Justin et celui de Pascal (les deux amis qui m’accompagnent) étaient menuisiers (et amis eux aussi). Ils travaillaient pour les TP (Travaux Publics) de la Préfecture des lacs, dont le siège était précédemment à Zébé. La particularité de leurs ouvrages se retrouvaient dans ces meubles d’époque, conservés jusqu’à ce jour. Une technique là encore allemande consistait à assembler les armatures formant le meuble sans utiliser de clou ! J’en étais crucifié d’étonnement. La technique spéciale utilisée pour clouer deux bois tenait du spiritisme ? Les menuisiers d’époque taillaient leurs propres clous dans le même bois que le meuble qu’ils allaient assembler. Des interstices étaient ensuite creusés dans les bois à assembler. A l’aide de son marteau, le menuisier retenait sa respiration puis frappait à petits coups rythmés sur le clou de bois à forme conique. Un peu de colle était ensuite ajouté pour combler les vides et solidifier l’assemblage. De mémoire de grand-mère et des tantes de Roméo, ces meubles n’ont jamais souffert du temps qui passe. Aucun travail de réfection n’a jamais été effectué pour leur conservation. Ils traversent les époques sans se détériorer ; à l’image de la charpente encore intacte (là aussi sans clous) du marché abandonné de Glidji. Ses poteaux et sa toiture se dressent fièrement au bord de la voix passant devant la maison du Chef SEDEGBE de Glidji, et menant à « Chez Nous », le bar où nous arrosons une dernière fois la dune de yèkè-yèkè dans nos estomacs respectifs.

Nous avons quitté le Royaume Guin, les émotions plein la tête, le bonheur dans les yeux, et du Yèkè-yèkè plein le ventre. L’amour de ma vie de ces derniers temps m’attendait… l’idée de lui communiquer un peu de bonheur et d’amour Guin ruisselant par tous les pores de ma peau, ne pouvait pas me déplaire… Ni elle, ni moi, sommes guins ; Mais si les vertus célestes de ce peuple qui a toute mon affection m’entendent, je prie silencieusement qu’elle devienne un jour l’amour de ma vie tout court et sans détour.

Mes remerciements à  :

Justin Mondenou TOGBOSSI et à toute sa graaaaaande famille qui m’accueillent à Glidji, avec beaucoup de sourire et du bonheur plein les yeux. Ils m’ont plusieurs fois confirmé que « le bonheur se trouve dans les choses simples ».

Pascal LAMBONI, pour les photos durant notre escapade Glidjienne. Il y avait ce Yebessessi inoubliable qu’on a mangé en fin de matinée dans ta famille à Zébé, avant de commencer la tournée des Yèkè-yèkè… J’espère que tu te portes bien depuis ton retour au Gabon.

Rolande Aziaka, dont j’ai piqué (oh la honte) quelques photos sur son mur facebook. (je prends la fessée quand tu veux…)

NB : Pour les lecteurs qui voudront s’imprégner des différentes étapes de la célébration du nouvel-an Guin, s’étendant sur trois mois, vous trouverez ici, les liens qui vous rattachent à ce bout d’histoire et de culture qui m’a passionné.

GLIDJILINKS

https://www.glidji-kpodji.tg/epe%20ekpe/index.html

https://www.lomeinfos.com/2014/09/epe-ekpe-352eme-edition-la-pierre-est-blanche/

https://salaudlumineux.wordpress.com/2014/10/05/noms-et-naissances-de-glidji-attributions-faites-suivant-les-naissances-au-sein-des-clans/

https://books.google.tg/books?id=PuilAercSzsC&pg=PA181&lpg=PA181&dq=y%C3%A8k%C3%A8-y%C3%A8k%C3%A8+plat+glidji&source=bl&ots=vvFLnP-HYI&sig=M4OwSCyJ7mLQygkUHJXypqpklNk&hl=fr&sa=X&ei=G6AnVJv8J9Lgau2dgcAM&ved=0CEcQ6AEwBg#v=onepage&q=y%C3%A8k%C3%A8-y%C3%A8k%C3%A8%20plat%20glidji&f=false

https://paristimes.net/afrique/glidji/glidji_2.html