Eteh Komla ADZIMAHE

Aux W.C, on fait le jeu du trône

Ce post a été écrit dans le cadre d’un mondochallenge sur une chose qui ne sent pas la rose et pour laquelle vous devez toujours garder porte close. Si vous avez l’odorat trop sensible, alors cet article n’est pas en odeur de sainteté avec vous. Remballez vos saints, et vos seins, et repartez sur la pointe des pieds. Ici, c’est la loi du pousse-fort. Plus on pousse, plus il en sort. Merci.

Maintenant pour ceux qui ont eu le courage de rester, voici un joli poème :

Ô Lecteur,

Toi qui va là-bas

dans une humble posture

De ton flanc alourdi

Décharger le fardeau

Veuille quand tu auras

Soulagé la nature

Et déposé dans l’urne

Un modeste cadeau

Épancher dans l’amphore

Un courant d’onde pure

Et sur l’autel fumant

Placer pour chapiteau

Le couvercle arrondi

Dont l’austère jointure

Aux parfums indiscrets

Doit servir de tombeau

 

  1. Contexte historique des W.C.

Oui, je sais. C’est beau. C’est mignon. On aurait presque cru qu’on ne parlait pas de la chose répugnante qui sort de notre pot d’échappement quand ça nous prend par le derrière.

Et pourtant, l’écriture de ce poème s’écoule et découle d’une affaire hautement historique !

Ce poème a été composé originellement par Alfred de Musset à l’occasion d’une pendaison de crémaillère à laquelle il était invité avec d’autres écrivains. Chacun des talents devait composer une poésie pour une pièce et celle d’aisance échut à l’auteur, qui d’ailleurs est sans doute le seul dont le travail est passé à la postérité ( ?)

À l’époque, les toilettes se composaient d’un banc en bois large au centre duquel était percé un trou que l’on bouchait avec un couvercle en bois. C’est pourquoi le poème se terminait ainsi :

« Et sur l’autel fumant poser pour chapiteau

Ce couvercle arrondi dont l’austère jointure

Aux parfums indiscrets doit servir de tombeau

Une grande inspiration au petit coin me direz-vous. Curieusement, je suis remonté encore plus loin dans l’histoire, près de 300 ans avant Alfred de Musset, pour découvrir que dans la perfide Albion, la bonne vieille Angleterre, on avait déjà inventé la chasse d’eau. Sir John Harington, poète lui aussi, avait trouvé dans sa grande noblesse, le moyen – noble – d’évacuer ses excréments en libérant brutalement une quantité d’eau stockée au préalable dans un réservoir. Une décharge hydraulique directement dans la cuvette pour faire disparaître l’objet du scandale intestinal. Bien avant la révolution industrielle et le siècle des lumières, on maîtrisait donc si bien l’évacuation des boulettes brunies (car la reine d’Angleterre s’en fit faire une du vivant de Sir Harington). Depuis, l’expression anglo-saxonne très connue : « aller au John » s’est popularisée. Puisque le père des toilettes modernes était Harington… John Harington.

Je laisse à Eric Leon, enseignant de physique-chimie, et blogueur de chic et de choc, le lien pour refaire l’expérience de la chasse d’eau en classe devant les bouts d’chou. Déjà si ça sent pas le chou, ça ira !

Et si vous désirez lire d’autres poèmes sur le petit endroit, cliquez sur ce lien… vous pouvez même faire des affiches à coller dans vos lieux d’aisance afin d’élever la qualité de votre espace où règne des odeurs révolutionnaires…

  1. De John Harington à Game of Thrones

Un bon ami a pris cette photo en 2013 au Ghana, et m’a demandé de lui trouver un titre. J’ai fait mon Alfred de Musset à l’époque et lui ai répondu sans détour :  GAME OF THRONES !

Je vous propose pour votre prochain tour au petit endroit, d’y aller avec un lecteur de musique et d’y jouer le générique de la série de HBO. J’vous jure, vous vous sentirez comme un roi Joffrey, ou une reine Sersei, et vous vous laisserez aller comme un Lannister sur le trône.

Ce que j’ai trouvé curieux dans Game of Thrones, c’est le fait que le plus fort des Lannister ait été tué… sur le trône ! Tout justement. Ses toilettes. ça vous en bouche un coin ? Moi aussi. Lui il en avait eu le cul embouché mais bon… c’est pas le sujet non ?

Je vous laisse la vidéo pour votre plaisiiiiiiiiiiiiiiirrrrrrrrrrrrrrrr.

Voilà un grand Lannister mort au petit endroit !

 

Mais mais mais…  je n’ai pas terminé de vous étonner ! Car un Lannister mourant sur le mauvais trône n’est pas la question. La vraie question c’est pourquoi on ne voit jamais les gens mignons de Game of Thrones aux chiottes (expression franco-saxonne pour désigner le W.C.) ? Moi j’aurais bien voulu voir une scène du beau garçon de la garde de nuit aux chiottes. Mais que nenni ! C’est genre, les plus mignons, ils chient jamais ? Limite, pour les plus riches on pensait même à un moment donné qu’ils engageaient des gens pour crotter à leur place ou quoi.

Car en vérité je vous le proclame (par les temps pascaux qui courent) Jon Snow, le plus beau corbeau de la garde de nuit, de son vrai nom Kit Harington est – regardez son patronyme – le descendant direct de l’inventeur de la chasse d’eau, Sir John Harington. C’est son arrière arrière arrièèèèèèèèèèèèèère petit-fils. Il est quand même dommage de ne point lui faire l’honneur de lui foutre une scène de chiottes au cul avant la fin de la saison prochaine ! Non ? Bon…

Je suis trop énervé là donc faisons une petite pause. Voici la pub :

J’ai pas la vidéo de la pub donc je vous laisse le scénario. C’est genre Ziad Maalouf qui cherche René Jackson partout et fait :

  • Où est René Jackson ?
  • (Réponse de Simon Decreuze) – « Il est aux chiottes. Il fait les pépites ! Ça va être noir chocolat fondant pour cette fois-ci. Au vu des articles de merde que les blogueurs nous ont balancé »…

Fin de la pub…

Bon sachez que si je me fais virer de la plateforme, c’est que les patrons de Mondoblog n’ont pas le sens de l’humour… Enfin bon… Pour l’instant allons finir ce foutu article.

  1. Les chiottes dans l’actualité

Il se raconte qu’avant, aux Antilles, quand le blanc pétait dans une case, c’est le noir qu’on mettait dehors. A force de réitérer ce comportement, regardez la Guyane aujourd’hui. C’est toute la Guyane qui a pété, voire même explosé ! C’est dans l’actualité hein, regardez-les !

  1. Les chiottes en Informatique

C’est comme la dernière fois, j’vous jure, on a eu un problème informatique avec un serveur de messagerie au boulot (je suis technicien IT mais ça se voit pas, je sais)… et la seule commande qui a permis de solutionner le souci c’est  : ipconfig /flushdns… en fait flush, en anglais, tirer la chasse. Et la réponse que te donne le serveur quand il termine est tout aussi lamentable : Cache DNS vidé.

  1. Votre statut juridique aux toilettes

Oui vous là ! Vous qui n’avez pas le courage de vous retourner pour regarder le bronze d’art d’art que vous avez coulé dans la cuvette (j’en fais partie aussi hein… c’est pas comme si…), vous tombez sous le coup d’un chef d’accusation bien connu dans la loi : le délit de faciès. Même pas capable de reconnaître son propre caca ? Hein ? Bon, mais certaines personnes, et j’en suis, ont des circonstances atténuantes n’est-ce pas ? Puisqu’après avoir exécuté le flush away (tirer la chasse) on regarde quand même si on n’a pas laissé des traces de dérapage ou des traces de freinage sur les parois. Et dans ce cas, rien de plus simple que de récupérer le petit instrument à modeste allure qui gît près du trône et nettoie mieux que l’eau, pour faire disparaître les traces. Et voilà, le crime parfait ! Si vous pouviez ouvrir les fenêtres pour disperser dans la nature, le bruit des odeurs…

  1. Pour faire le salaud aux chiottes

Sérieusement ? Partez avec un livre, un cendrier et un paquet de cigarettes. Un jour ma mère m’a demandé : c’est ton caca qui dégage la fumée ? je n’en revenais pas… Ma mère, elle doit avoir des racines guyanaises ou lannister carrément hein… Une autre fois elle a vu la lumière dans mes toilettes en plein jour et m’a demandé si je faisais un caca photo-synthèse… Au vu de ce que je suis devenu, c’est clair qu’il y a un souci génétique dans la famille. Pour la descendance des Salauds, je suis pour l’in vitro, avec sélection des spermatozoïdes ne portant pas les mauvais gènes.

Vous riez comme ça mais quand vous imaginez votre face au moment où sort le billot de votre arrière-train, vous vous souvenez que faire des moules est plutôt une affaire très sérieuse. Comme dans le série, le Jeu de Trône, ça ne rigole pas !

Crédits photo (creative commons) : instantvantage

LET YOURSELF GO !  To the John !

 

 

 


Merci à J. ISCARIOT pour ce Long WEEKEND

Pâques, c’est d’abord une affaire de bouffe. Des hébreux s’affranchissent de l’esclavage en Egypte, emmené par le guide certifié iso de Dieu, j’ai nommé Moïse. Le mec a une révélation gastronomique à quelques jours du départ des hébreux hors d’Egypte. Il s’écrie : « Dieu dit de manger du pain sans levain avant de partiiiiiiiiiiiiirrrrrrrrr » ! et les hébreux crièrent « Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii! »!!

Après s’être trouvé un territoire où ils pouvaient vivre librement comme des libériens, ils ont décidé de commémorer la « Pâques » pour se rappeler ce départ sans levain d’Egypte, cette sorte de Egyptexit, proche cousin du Brexit.

Jusque-là, c’est une affaire du pain, mais personne n’était dans pain ! comme on dit chez nous en Afrique.

Mais des années après, alors qu’Israël était sous le joug romain, Dieu pour prouver son amour au monde envoya aux juifs seuls, son fils unique. Confusion générale ! comment être sûr que c’est vraiment le fils de Dieu ? Imbroglio politico-religieux terrible. Le christ (le fiston à son papa créateur du ciel et de la terre lui-même), à 3 ans près de la crise de la trentaine, prend des drôles d’airs, et n’en mène pas large avec les pharisiens, l’équivalent du pouvoir législatif de nos jours.

ça sent le roussi, le mec se fait arrêter à Jerusalem en pleine fête de pâques, et à défaut de faire comme le colon romain, en l’offrant dans un combat corps-à-corps contre un lion mal léché (ou mal élevé); les mecs font croiser deux morceaux de bois, avant de lui planter du métal effilé dans les pieds, les mains et les côtes. Il mourut un vendredi; après quand même un très bon repas, fait de pain, de vin… s’ils avaient du fromage et du jambon, peut-être la face du monde aurait changé n’est-ce pas ?

En tout cas une chose est sûre ! ce jour-là, le Seigneur rencontra ses saigneurs !

Le samedi, tous ses disciples, se cachaient dans Jerusalem, de peur de passer à la croix comme le maître. Il ne se passait rien, quand ô surprise, Dimanche, le mec défie tous les codes de la biologie humaine, et se lève du tombeau. C’est le genre de truc où le mec vous fait : YES ! je vous l’avais dit que j’étais le fils à mon papa mais vous arriviez pas à me croire hein. Si le christ avait rencontré Eminem à l’époque, il aurait même crié : IS IN YOUR ASS !  ASS : Âme Sensible S’abstenir de lire le salaud ?

Alors, l’histoire est belle, c’est mignon, c’est gentil, le petit Jésus a fait son truc cool, le plus grand tour de magie au monde, 2 jours de rigidité cadavérique et le 3eme jour, fonction vitales au top ! son coeur se remet à battre, etc. le mec c’est clair, il n’est pas de ce monde. OK on est d’accord.

Pourtant si nous avons aujourd’hui une fête qui nous fait faire le pont jusqu’àu Mardi matin, ce n’est pas Jésus Christ le fils unique tout puissant, de par son père, qu’il faut remercier.

Sans Judas Iscariot, Ponce Pilate et ses légionnaires romains, les prêtes d’Israel et même le menuisier qui a fabriqué la croix (le pauvre, personne n’a retenu son nom), rien de tout cela ne serait arrivé. Et ce long weekend n’aurait jamais été institué ! Vraiment, les mecs, Merci, on ne vous oublie pas.

YES WEEK-END (comme le disait Barack Obama).

 


Quelqu’un a vu Laurent ?

C’est presqu’une conversation. Enfin, c’est tout comme :

  • – Quelqu’un a vu Laurent ?
  • – Il voyage !

Car dans nos traditions africaines, quand le roi meurt, on ne dit pas qu’il est mort, on dit qu’il est « en voyage ».

Allez ! après tout Laurent Sadoux était un « roi » d’Afrique. Il était roi parce qu’il était celui que tout le monde venait écouter sous l’arbre à palabres d’Issy-Les-Moulineaux, ou celui du studio 158 de la Maison de la Radio ! Le Temps ?… (oups, pardon, je ne peux pas résister, après radio, on ne m’arrête plus. Je la connais par cœur, et par poumon aussi).

Laurent Sadoux. Photo RFI

Quand l’Afrique francophone voyait midi à sa porte, Laurent se tenait dans l’embrasure, ses papiers et son micro à la main. Pour lui faire savoir et comprendre : que la vie est vécue quand elle est faite de petites simplicités mises bout à bout. Comme quand il a passé à la fin d’un journal, le titre Ghana Blues du trio TOTO BONA LOKUA et qu’il a dit : « c’est de la musique pour les oreilles honnêtes ».

Il y a aussi cet été où il a passé des après-midi à interviewer ses collègues pour sa rubrique : les petits cafés de RFI et qu’un certain Yvan Amar lui a confié :

« Quand on n’est pas sûr de soi, il faut être honnête. Ce n’est pas par scrupule, mais juste une question d’efficacité ».

A une certaine époque de sa vie, il avait une vue plongeante sur le Tanganyika, et en retirait, disait-il, « une paix de mer intérieure ». C’est cette paix que l’eau rend à Laurent au soir de sa vie. Laissant l’Afrique seoir à merveille aux couleurs du midi, telles qu’il les lui a imposées.

Pour plusieurs jours, voire des semaines, on va encore pleurer le saint homme radiophonique pour ses bienfaits distribués comme des biscuits sur les ondes de la radio mondiale. Les biscuits, il aimait bien ça, a-t-il une fois confié dans une rubrique sur les lectures préférées des journalistes de RFI – une rubrique initiée, là encore, au cours d’un été il y a quelques années.

Il parcourait cette semaine-là, Le Chapeau de Mitterand d’Antoine Laurain disait-il, avec un peu de thé et des biscuits… ses petits bonheurs …

Attendez, on se reverse un peu de larme. Et une larme de whisky dans mon verre, je bois à la mémoire de l’homme que vous et moi avons aimé écouter.

Mais quand nous aurons fini de nous vider de nos larmes, asséchant la source à laquelle vient s’abreuver notre tristesse dans la perte de cet être cher, le tonton, le grand-frère, le boss, que tout le monde voulait adopter dans sa famille… Que nous restera-t-il ?

Que reste-t-il quand un homme s’en va ?

Les matérialistes qui pensent à ses propriétés, sa maison, sa grosse cylindrée (si jamais il en a eu) ! La peste soit de vos maisons !

Je repose ici ma question. Quelqu’un a vu Laurent ?

Car il faut bien le voir, bien l’observer, pour voir ce qu’il nous laisse comme héritage.

Il faut à défaut de faire comme lui, s’inspirer de sa vie et de son œuvre.

Il ne travaillait pas seulement à la beauté des choses. Non, Laurent travaillait à la beauté de son journal. Il le confie lui-même au club RFI : il effaçait des pans entiers tapés au clavier et recommençait ses lancements, ses textes en fonction de l’actualité galopante. Il façonnait et maçonnait ce qu’il allait dire à 12h30 temps universel. Il ne présentait pas seulement un journal non. Il disait son texte comme un acteur.

Laurent Sadoux aimait la lecture. Près de 3000 œuvres dans sa bibliothèque personnelle nous dit-on ? Ce qui fait de lui, mine de rien, le seul vieillard africain qui meurt sans que sa bibliothèque ne brûle. En tout cas il ne l’emporte pas avec lui. Il nous dit juste : lisez comme j’ai lu. Évangile de Laurent Sadoux, chapitre unique, verset unique.

Et puis alors, il se riait de la vie, il riait de tout ce qui lui passait par la tête, ou devant les yeux. Il a été admirable, montrant un formidable talent d’acteur et de comique en allant faire allégeance dans une vidéo au PRÉSIDENT FONDATEUR. Je ne l’ai découvert qu’hier midi, un peu après Afrique Midi, et j’en ris encore.

Je suis un salaud, je ne sais pas trop pleurer sur un cadavre. Mais serais-je assez macabre vous accrocher au cou le macabé ? Pensez à la vie qu’il a abrité. Et si vous ne pouvez pas faire comme lui, apprenez de lui.

Si nos pauvretés et notre continent à la traîne nous rend si malheureux, au point de vouloir toujours nous faire penser à nos intérêts d’abord, à l’accumulation de nos richesses ensuite, et ceci au détriment de ceux qu’on aura piétiné, brimé, floué, traîné dans la boue, peut-être pourrions-nous nous arrêter un moment pour penser aux hommes simples comme Laurent Sadoux ? Lui qui n’avait rien que son travail, sa voix et son envie de toujours bien faire, ses petits biscuits, son thé et ses livres pour ses moments de solitude. Si nous y arrivons de temps en temps, ce serait notre manière à nous de les pérenniser. En tout cas, ce genre d’homme ne meurt pas. Ces hommes vivent en chacun de nous. Et au détour d’une conversation, il revient hanter nos mots et nos expressions. Parce qu’ils les ont inventés, et que nous les avons répété à perpétuité.

Comme il aimait faire de l’humour, je ne sais pas s’il aurait travesti le fameux « aimez-vous les uns les autres » d’un autre grand homme pour dire peut-être : « humez-vous les uns les autres ? »

Allez, je déconne, j’en sais rien. Ça n’a même pas de sens, je n’ai pas son sens de la formule. Il doit bien me rester plus de deux mille neuf cent livres à lire pour l’égaler. Par contre je vais lui retourner un éloge, un peu à la Jacques Prévert, en répétant ce qu’il a dit à je ne sais plus qui dans une des éditions d’Afrique Midi :

« Vous êtes l’étincelle qui a débordé le vase, la goutte d’eau qui a mis le feu aux poudres ».

Merci d’avoir été Laurent.


Togo : on n’a pas fini de faire ch**r !

Tout le monde est tombé sur le panneau mais tout le monde n’est pas tombé dans le panneau. Lequel ?

THIS IS IT ! comme l’a dit Michael Jackson…

Bon regardez encore un peu la photo. Après « vous n’a qu’à s’asseoir on va discuter » – (nouchi, pidgin ivoirien).

1 -Qui a pris la photo ?

C’est peut-être l’une des rares fois au monde, où l’on se souciera du photographe derrière son objectif. Car on voit bien à l’œil nu (voire même les yeux fermés), à la taille et à la masse du paquet de pain d’épice expulsé par le joli derrière, que son propriétaire ne s’est pas gêné. En revanche, pour le photographe, cela n’a pas du tout été facile n’est-ce pas?  comment a t-il pu supporter l’odeur ? Combien l’a t-on payer ? Qui l’a encouragé ? Qui est le psychologue qui l’écoute ?

Rappelez-vous Freud, le philosophe pipi-caca qui a révolutionné la définition de la conscience humaine : l’enfant ne franchit le premier pas de la conscience qu’en se rendant compte que déféquer en public nuit à son milieu et à son entourage. C’est pour ça que tout le monde se cache pour le faire. Comme s’il allait commettre un deuxième péché originel.

Rappelez-vous outre mesure qu’il est difficile à un humain normalement constitué de se retourner pour observer sa bouse, sa fiente directement coulé de son fion dans la cuvette des toilettes. Personne ne veut regarder son propre caca. C’est un délit de faciès permanent. et ça arrive tout de suite après le péché originel sur la liste des péchés perpétuels. Sauf au Togo, où la population est forcée, opprimée même à fixer un panneau géant d’erreurs et d’horreur humaines.

2 – Qui a bien voulu chier dans le panneau ?

A voir la mouture brune si joliment empilé, je penche pour une fille plutôt sexy et bien faite. Elle est sexy. Et elle doit toujours couler du bronze en moulant et sculptant du bout de son gros intestin des oeuvres d’art comme ça. Au regard de la période que nous traversons, on pourrait penché pour des oeufs de pâques ? vous le savez non ? ces fameux oeufs en chocolat noir là…

La femme que j’espère jeune, est nue et accroupie. Elle est offerte par la position même qui la nivelle par le bas. Cela tient plus de la pornographie que de la sensibilisation. La plus belle paire de fesses nues qui vient de chier la plus belle crotte au monde. C’est pas la miss Togo qui a chié dans le panneau par hasard ?…  D’accord, ça vous fait sourire (ou sous-rire) mais ce genre de merde là, on le chie qu’une fois dans la vraie vie. Mais si t’es une canon comme la reine de la beauté togolaise, tu la chies tout le temps ! ou parfois tu moules même un truc en spirale montant, terminé par un as de pique. Remarquez, si on lui avait fait chier des dauphins, tout le monde serait en admiration devant ce panneau. Limite elle nous aurait pisser des arc-en-ciel que le panneau aurait traversé une année. Mais bon, comme l’idée était de faire une image choc…

3 – Qui en a eu l’idée ?

Et c’est là que tout se complique. Techniquement, on arrive à lire Croix-Rouge, apparemment un ministère et quelques ONGs. Seulement, question ! Laquelle de ces organisations est dirigée par un trisomique  ?  Qui parmi ces patrons de Ministère ou d’ONG a pu imaginer que montrer dans la même image, la merde et sa sexy créatrice  encourageraient les autres à cesser la pratique.

Qu’à cela ne tienne ! Depuis leurs bureaux cossus, les montreurs de femmes chieuses ont-ils jamais imaginer que les populations de Lomé s’adonnent surtout à ces oeuvres malsaines par manque de moyens sanitaires et d’infrastructures. Lomé comme beaucoup d’autres capitales africaines prend à certains endroits, des allures de zones rurales. Les fosses sceptiques y sont déjà remplis ou quasi inexistants. Les habitants n’ont qu’un seul choix; celui de se tourner vers la nature. Les exemples sont légions. Abové en allant vers Adéwui… Kodjoviakopé le long de la frontière d’avec le Ghana.

Alors si on veut en rire plutôt que d’en pleurer, imaginez le kif que ce serait d’habiter au Togo et de traverser la ligne de frontière pour aller au John* au Ghana. Mieux encore, t’as les pieds dans le Togo, mais tu ouvres ton trou de balle  juste derrière la ligne de frontière dans l’ancienne Gold Coast. Tu chies des pépites direct ! 😆 Vous imaginez la kiffance là ? En tout cas, je sens que l’une des plus grandes expressions de la démocratie se trouve dans le lâcher anarchique de déchets humains. Soulager la nature quand tu veux, ou tu veux.

Mais plus sérieusement !

Avant d’aller afficher un être humain, quelque soit sa condition dans cette position basse et humiliante; avant d’aller pointer le doigt accusateur sur le libre chieur, il faut penser à assainir les quartiers. Il ne s’agit pas de s’empresser dans un zèle malsain et pestilentiel,  à montrer aux yeux de tous qu’il y a des togolais qui soulagent la nature tout en faisant corps avec elle-même ! Même si le développement coûte encore plus cher quand il s’agit d’aider les gens démunis à s’asseoir sur un trône acceptable pour se laisser aller à leurs besoins les plus naturels. On ne pourra condamner la personne qui s’adonne à la défécation à l’air libre, que quand on se sera assuré qu’il avait les infrastructures et les moyens garantis dans son habitat pour le faire! et qu’il ne l’a pas fait.

Faut-il faire des panneaux grotesques pour sensibiliser ceux qui ne peuvent pas faire autrement ? Ou leur redonner un peu de dignité avec un énième programme de développement ? Quand de deux maux on n’arrive pas à choisir le moindre, c’est qu’on est incapable de travailler au bien-être des populations. On n’est pas la bonne personne à la bonne place. On est  seulement incompétent (un con pétant) ?

Cet avilissant panneau montre qu’au Togo on n’a pas fini de célébrer le culte de la nullité et des actions irréfléchies. Il devrait être retiré pour le bien de ceux qui ont soutenu cette action. Sinon cette image fécale leur collera à la peau jusqu’à la fin de leur vie. Ils risquent de ne plus être en odeur de sainteté avec le reste de leur corps professionnels.

Quand on ne peut pas voir au delà du panneau, on tombe dans le panneau.

*Aller au John : Expression anglo-saxonne pour dire « Aller aux toilettes »


TOGO : CITY FM ET LCF TV FERMES ! ET ALORS ?

Je reviens des congés que je me suis octroyé sur mon blog. Mon côté patron hein… Quand on n’a aucune chance d’être patron des autres, on peut déjà essayer d’être patron de soi-même hein… comme se permettre d’aller boire de la bière quand on veut… ou se permettre de se casser de son blog quand on veut et revenir quand on veut. La vie de louga me direz vous. Un louga 8.0. Allez on s’en fout, venons-en au fait Salaud (c’est le patron qui est en moi qui me parle).

Il y a une semaine ou deux (je veux même pas savoir), deux chaines, l’une de radio et l’autre de télévision ont été fermés par la Haute Autorité de l’Auviovisuel et de la Communication (la HAAC). C’est vous l’aurez compris, l’organisme gendarme des médias au Togo. La raison de ce musellement : Les deux chaînes appartenant à un même groupe média, n’auraient pas été officiellement enregistrés. Ils n’avaient aucun droit de diffusion depuis pourtant dix ans d’existence ! Et comme il fallait s’y attendre, cela a déclenché un tollé dans le milieu de la presse, et même sur les réseaux sociaux, tout le monde voulant apporter sa part de soutien (et autres pièces de lingerie féminine?) aux victimes d’une fermeture dite arbitraire etc. Enfin, vous savez comment ça se passe de nos jours : Manifestations, hashtag repris sur les réseaux sociaux, on est charlie… ou charlot etc. et exiger la réouverture de City FM et LCF (la chaîne du futur) qui aujourd’hui est sans avenir … Triste évidence.

Tout ça c’est beau, c’est mignon !  Pleurer comme ça sur le sort d’un média à qui on a décidé de fermer définitivement le clapet, après une décennie d’existence etc. Surtout qu’il est d’autant plus surprenant qu’on ait laissé deux stations de radio et télévision qui n’ont pas d’existence légale dans les livres de la HAAC, émettre pendant dix ans avant qu’on ne le remarque. Les gens de la HAAC seraient-ils devenus brusquement lent à la détente ? c’est limite de la trisomie hein…

Mais, mais, mais … vous voyez bien dans le titre de l’article, qu’en fait, la fermeture en elle-même, je m’en fiche complètement… Et vous autres marcheurs du dimanche, devriez faire le salaud comme moi ! pour une fois. Pourquoi ?

  • Qui a créé ces deux chaînes selon vous ?  

Soyons sérieux, ces deux stations sont arrivées dans le paysage médiatique togolais comme des OVNIS. Ils ont été pratiquement déposés du jour au lendemain. Dans le doute, observons son ombre (l’ombre d’un doute n’est-ce pas)  ! Qui avait les moyens de consacrer une centaine de millions pour créer au même moment une radio et une télévision à lomé (j’ai vu un peu les devis sur internet pour créer une radio et une télé, ça rigole pas hein) ? Qui? si ce n’est un ou des membres de LA MINORITE QUI S’ACCAPARE LES RICHESSES DU PAYS ? Cette même minorité que les populations pointent du doigt tous les jours comme responsables des maux qui la gangrènent et qui alignent un cortège de difficultés dans son quotidien.

  • Pourquoi la HAAC veut clouer au pilori ces deux chaines de radio et de télévision selon vous ?

Bah j’en sais rien moi. Mais soyons sérieux !  En partant du fait que le promoteur de ces deux médias soit un ancien grand accapareur des richesses du pays (membre de la minorité là), il se peut qu’aujourd’hui n’étant  plus en odeur de sainteté avec les autres membres de la minorité, on lui rende la vie dure en lui fermant au moins ses médias qui peuvent demain être de jolis objets de propagande pour contrer ses amis d’hier sur le terrain politique ? Odeur de sainteté  puisqu’on a d’ailleurs peur qu’il pisse du poivre partout autour d’eux, surtout s’il a craché dans la soupe qu’il buvait encore il y a quelques années. Suivez mon regard.

  • Dans ce cas-là, pourquoi pleurez-vous sur le sort de ces deux chaînes ?

Oui parce que du coup, l’opinion générale a l’air un peu con quand même non ? Voilà qu’on ferme les médias d’un gars que vous avez toujours peint en noir parce que faisant partie des oppresseurs qui vous malmènent. Et vous vous mettez à pleurer sur son sort aujourd’hui qu’il n’a plus de chaîne de télévision et de radio ? Mais qu’est ce que vous en avez à foutre ?. Hum… la condition humaine est parfois renversante n’est-ce pas ? Surtout si la mémoire des populations est courte ?

Comme l’évangile selon Luc 23, verset 27-28 (je fais aussi évangéliste à l’occasion) : Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants ! »

Je retourne dans l’histoire. Quelques jours après le décès d’Eyadema Gnassingbé, le 19 Février 2005, l’opposition a manifesté pour le rétablissement de Ouattara Natchaba, le dauphin constitutionnel de l’époque écarté illico presto et manu militari. Entre temps, les dignitaires du parti au pouvoir en avaient décidé autrement. L’opposition a manifesté, oui, mais Natchaba lui il leur avait rien demandé. La preuve est qu’il a confirmé à son retour à Lomé qu’il n’avait jamais rejeté sa famille politique, qui avait pourtant scié consciencieusement la branche sur laquelle il avait posé son derrière.

Et puis aujourd’hui, Pitang Tchalla, le Président de la HAAC tant décrié par les uns et les autres, a été en 2003, le Ministre de la Communication qui a porté le projet de la dépénalisation du code de la presse. Aujourd’hui, c’est un peu grâce à lui si on ne peut plus mettre en prison un journaliste au Togo. Si après, c’est le même gars qui vous ferme deux chaines radio et télé coup sur coup, allez savoir ! (ou bien n’allez pas même… c’est mieux lol).

Il est tout de même curieux que nos populations soient avides de manifestations pour des causes qui leur échappent complètement. Malheureusement, comme dans le Corbeau et le Renard, la leçon ne vaut pas un fromage, les corbeaux ne comprennent toujours rien et les renards prolifèrent.

Ô vous marcheurs et autres arpenteurs du macadam des causes dénuées de sens ! Passez à autre chose et laissez les puissants et autres ex-puissants régler leur télévision et leur radio  jusqu’à s’accorder sur une fréquence… Ou non. Ce n’est après tout qu’une dictature (si le Togo en est une…) qui aura bouffé ses propres enfants… Rien de plus !

Si vous voulez regarder la télé, abonnez-vous et apprenez à payer pour les émissions de qualité Canalsat (ils ne m’ont pas payé, c’est gratuit). C’est parce que faire de la télé de qualité coûte chère qu’on vous facture. Ou sinon, prenez un livre et lisez. ça vous grandira ! et vous n’irez plus manifester sans avoir un tant soi peu réfléchi à la cause que vous soutenez !