Les indépendances comme des erreurs de souveraineté
Car plus nos pays viellissent en souveraineté, plus on en vient à se demander si dès le départ, les gens ne s’étaient pas plantés.
Au lendemain des indépendances, l’afrique a soutenu les premiers chefs d’état qui arrivaient au pouvoir; sans s’inquiéter de ce qu’allait devenir l’ex-colonisateur. Eh bien, l’histoire montra que mal lui en pris.
La succession de coup d’états fut la démonstration même de la désunion totale avec laquelle les peuples africains faisaient leurs premiers pas vers la souveraineté et la démocratie. Alors que personne ne voulait s’entendre sur qui devait finalement rester au pouvoir, l’Afrique a invité dans la danse macabre les ex puissances coloniales pour soutenir tel ou tel camp. Pour peu que ce soient elles qui nous prêtaient l’argent que nous n’avions plus aux lendemains des indépendances, elles ont tiré partie des affrontements, tout en veillant au grain à leurs intérêts. Parfois l’accalmie s’est installée avec l’arrivée des dictateurs qui ont pacifié dans le sang. Mais là encore, tout est re-parti en sucettes quand il s’est agi par la suite de gouverner. Un peu comme nos ancêtres esclavagistes qui avaient vendu tout un village d’hommes pour un peu de whisky, de tabac et autres pacotilles du même tonneau, les dictateurs ont pris goût aux bonnes choses, mettant à genoux les économies en endettant toujours plus leurs états, avec force acquisition de biens immobiliers en Europe et ailleurs.
La plupart des pays d’Afrique subsaharienne, soixantenaires grabataires sont peuplés de minorités très riches et de majorités très pauvres. Sur 60 ans de souveraineté acquise par des personnes qui étaient trop sûres d’elles, nos états peinent à décoller économiquement. Il est drôle de remarquer qu’en termes de gestions économiques et financières, chez les pays riches, quand on envoie les gens faire des achats, ils ramènent la monnaie et alors que chez les pays pauvres, quand on envoie les gens faire la même chose, ils disparaissent avec la monnaie dans le meilleur des cas, sinon même avec l’argent devant servir aux achats.
Pendant 60 ans d’indépendance en Afrique, on n’a rien contrôlé ! ni les finances, ni les naissances, ni même les formations qui rendent nos populations attardées, retrogrades, incapables de raisonner en subtilité et en analyse; facilement manipulables et menés à la baguette, telles des marionnettes. Il n’y a qu’à voir l’égarement social sur les réseaux par ce nouveau sport qu’on appelle les vidéos en direct sur facebook. Une véritable fabrique de crétins, d’idiots, ignares, connards, soudards dans la grande ménagerie infâme de leurs vices.
La naissance de la nation américaine aurait été une des leçons à laquelle il aurait fallu s’attacher fondamentalement. Car voici des Européens déchantés qui fuient l’Europe, persécutés dans leurs chairs, dans leurs principes et dans leurs croyances, pour les terres promises du nouveau monde avec la ferme intention de créer un nouvel état. Ce qu’ils ont d’abord fait, c’est décrire des lois pour verrouiller suffisamment les pouvoirs des institutions, histoire d’empêcher ceux qui dirigent, de prendre un certain nombre de libertés, comme les rois et autres hommes d’état dans leurs anciennes nations.
Dans un Etat digne de ce nom, les institutions (pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire) s’inter-surveillent pour éviter que l’une d’entre elles ne dépasse ses prérogatives. En Afrique, elles (institutions judiciaire et parlementaire) embrassent toutes, l’exécutif sur la bouche.
Et pourtant Barack Obama l’a dit :
L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts. L’Afrique a besoin d’institutions fortes.
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