TOGO – PREPARATIFS CAN 2017 – NE PLUS TOUCHER A NOTRE FRIC AU NOM DU FOOT

19 décembre 2016

TOGO – PREPARATIFS CAN 2017 – NE PLUS TOUCHER A NOTRE FRIC AU NOM DU FOOT

Je parle peut-être au nom du peuple… mais après, ça ne concerne que moi et ma salaud-attitude.

D’abord les faits. Ai-je besoin de le rappeler ? Pour financer le séjour des joueurs de l’équipe nationale de football en 2013, les décideurs du pays ont fait ponctionner, sucer, comme une piqûre de moustique (qui se transforme en une énorme plaie à force de gratter?), un peu d’argent sur les coûts de communication, de carburant et que sais-je encore. Ceci avec la bénédiction de la population (hormis la mienne, je vous dirai pourquoi).

L’absence de transparence dans la gestion des fonds populaires de la CAN

Depuis, en bon pays africain, aucun compte n’a été rendu public sur la gestion de ces fonds populaires. Surtout que l’on connaît les déboires qui ont agrémenté le séjour des joueurs à la CAN en Afrique du Sud. Quelqu’un a décidé quelque part dans l’organisation, que les joueurs ne s’emmerdaient pas suffisamment déjà à perdre des matches et qu’il fallait rendre la vie dure à ces derniers et à leurs supporters. La plupart, souvenez-vous ont attendu un hypothétique avion du retour dans un aéroport, pendant des jours, couchés à même le sol tels des déplacés de zone de guerre : amaigri, affamés, lessivés, déshydratés… ils ont frôlé la mendicité au nom de tout un peuple.

Il est donc normal qu’à l’annonce d’une nouvelle création d’une équipe de gestion de fonds pour le séjour de l’équipe nationale togolaise au Gabon, les togolais soient réfractaires. Avant encore ils hésitaient… Mais ça c’était en 2013. 4 ans après, l’endettement du Togolais lambda est toujours à l’image de l’endettement de son propre pays; il garde le peu qui lui reste sous le coude pour survivre aussi longtemps qu’il le peut, en réduisant au maximum les charges et les dépenses. (Moi je réduis même les enfants… je n’en fais pas pour le moment).

Les blogueurs et twittos togolais inondent la toile depuis ce matin avec le hashtag #FaisonsLesComptes. Moi Franchement, vous savez, les comptes… je m’en fiche un peu. Parce que à un moment donné, n’importe quel quidam peut venir faire le mignon à la télé et sur internet en rendant public des chiffres dont on ne pourra pas contrôler la véracité. Qui va les certifier ? Nous vivons dans un pays où on achetait dans les années 80, du piment à deux millions de francs CFA pour le banquet d’un certain parti unique… si vous pensez être encore surpris, c’est que franchement, vous faites semblant d’être étonnés !

Qu’on n’augmente plus le prix de quoi que ce soit, au nom du foot

A mon avis, le plus simple, c’est déjà de demander qu’on ne touche plus à notre argent ! Qu’on n’augmente plus le prix de quoi que ce soit, au nom du foot. Parce que franchement, nous on n’a pas chié à la mosquée, on n’a pas tué Jésus, qu’on laisse notre argent tranquille ! et si les éperviers ne peuvent pas voyager (ou voler, kr kr kr kr ) et bien qu’ils restent au sol ! Et qu’on en parle plus. Car si vous ne le savez pas, c’est que là encore vous faites semblant : « Le football, ça n’a jamais développé un pays ».

Si vous connaissez une seule nation au monde où on pourra démontrer le contraire, je vous en prie, informez-moi pour que je corrige cet article. Au demeurant, qu’il y ait 22 types qui courent après un ballon sur un terrain, moi, ça me dérange ! Si on leur avait acheté à chacun un ballon… il n’y aurait pas de problèmes! mais bon… Comme personne ne veut voir les choses simplement comme moi…

Mais plus sérieusement ! Comment pouvons-nous donner de l’argent à des gens qui n’ont jamais fait montre de la plus petite transparence. Les plus jeunes peuvent retourner en arrière pour revoir l’histoire de notre football togolais.

Le seul exemple que je vais citer est un exemple qui s’est révélé mortel en 2010 en Angola, souvenons-nous ! Parce que probablement, les éternels vautours avides de garder un peu de reliquat pour soi à une époque étaient en activité, on a trouvé que prendre un avion pour aller en Angola coûtait trop cher et on a fait traverser une enclave d’ex-rebelles (Cabinda) en bus. Or les mecs là-bas avaient pas oublié le mode d’emploi de leurs mitrailleuses ! Résultats : 3 morts à Zéro ! les assaillants sont repartis victorieux de ce match macabre. L’équipe n’a même pas pu jouer le reste du championnat. Les blessés sont devenus des laissés pour compte.

Les gestions calamiteuses ne datent pas d’aujourd’hui. La faute à un petit comité d’hommes et de sous-hommes collectant les maigres sous,  sous-traitant du moins cher, du moins-disant, du low cost pour aller faire du service mal assuré à une équipe nationale désoeuvrée. Derrière, les mêmes vils et vilains gestionnaires de fonds, grand porteurs d’ombres dans leurs âmes noircies, font de la rétention d’argent pour un peu de bonne chaire et de luxe sur le dos de populations qui ploient déjà sous le poids de dettes financières et la mort décrétée du pouvoir d’achat par la minorité qui s’accapare… (enfin si vous êtes togolais vous connaissez la célèbre phrase).

Après tout… l’équipe nationale en elle-même, que vaut-elle ? ça me fait encore plus mal quand j’apprends que la seule personne sur laquelle cette équipe compte – et c’est déjà suffisamment idiot – est au chômage actuellement. Sa forme physique ? un peu de fumée, des déclarations orageuses sur internet et des parties de cartes dans son salon… Franchement, on doit vraiment s’imaginer entrain de financer ça?

Les matchs financés par l’argent du contribuable

On en arrive même à oublier que  nous finançons de nos poches tout un championnat pour le compte d’une équipe qui arrive difficilement à franchir les quarts de finale et qui rentre avant la fin de la compétition. Où va le reste du fric quand du jour au lendemain, on débarque les joueurs de leur hôtel pour qu’ils rentrent à la maison ?

L’idéal donc ! ce n’est pas de faire les comptes. C’est de demander qu’on ne nous retienne plus un seul franc sur les coûts de communication, ou encore sur le carburant et ma bière (ma seule, ma bien aimée). Je suis un togolais pauvre, qui tient tellement à ses maigres deniers. Je me prive de tellement de plaisir pour pouvoir combler mes besoins primaires : manger, et encore manger; et boire un peu aussi des fois…

Au demeurant, il faut s’interroger sur une chose :

Comment fait-on pour trouver de l’argent et financer les campagnes électorales du parti qui gagne ? Je pense que les sociétés d’Etat font des dons. Non ? Bah, qu’ils en fassent de même à l’équipe nationale, ou qu’on inclut l’équipe nationale dans le parti qui afin de la financer entièrement…

Le peuple togolais n’est pas le Bon Dieu ! Il a déjà donné !

Il faut l’exonérer de ces obscurs frais inutiles de soutien aux éperviers.

Parce que mine de rien, avec ou sans les éperviers, le peuple survivra !

Et très bien même !

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Commentaires

Judith
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Excellent article. Je surkiffe