14 février, ou rien ne sert d’aimer
Je pencherais pour la deuxième proposition.
Rien, mais alors rien ne sert d’aimer.
D’ailleurs que savons-nous de l’amour ? L’amour est incompréhensible, imprenable, inexplicable ; il n’y a pas de raison d’aimer. Si vous aimez quelqu’un pour une raison, c’est que vous ne l’aimez pas. On ne sait pas, on ne sait jamais pourquoi on aime. Le véritable amour, celui pour qui Valentin (le saint) fut condamné à mort, n’a rien à voir avec la raison.
Il faut pourtant se rendre à l’évidence. Au 21e siècle, en 2021, il n’y a plus d’amour. Il n’y a que des raisons d’être ensemble, des raisons de faire semblant d’aimer. L’époque que nous traversons est celle de la consommation et de l’accumulation de richesse et de patrimoine. Les gens en veulent toujours plus ; plus rien ne nous suffit. On n’a plus de cœur à aimer ; on a du cœur à calculer.
On calcule pour tout ; on calcule tout. Notre avenir, notre carrière, notre argent, celui qu’on a, celui qu’on n’a pas, celui avec lequel il faut manger, et même celui avec lequel il faut séduire. Séduire en permanence, séduire en tout temps sinon elle vous quitte. Acheter, payer, louer, re-acheter demain, après demain, combler les besoins vitaux de votre partenaire. Nos relations d’aujourd’hui sont comme des petites rançons payées à l’avance pour conserver ce faux amour.
Nous avons atteint un niveau tel qu’il faut draguer sans aimer. Faire la cour à une jolie femme, aux jolies formes… Tout est dans les formes… Rien dans le fond ! C’est une carte de menu, faites votre choix, payez et servez-vous. L’amour c’est fini !
Aujourd’hui, pour se faire aimer (d’un faux-amour), il faut payer !