Opération Internet mort au Togo

22 septembre 2017

Opération Internet mort au Togo

Je viens par la présente vous parler de mon pays le Togo – bande de terre tellement coincée entre le Ghana et le Bénin, rompue à toutes les sod*mies constitutionnelles, essoufflée économiquement, avec force perfusions financières extérieures, Petit rectangle de terre régenté de manière médiocre par un système qui bug et re-bug sans cesse, quand il s’agit d’améliorer la situation économique des citoyens.

Les Togolais sont de grands enfants et leurs dirigeants décident à leur place et les tiennent par la main pour les précipiter au bord du précipice alors qu’ils ne leur ont pas appris à voler. Ils sont leurs mongols, leurs attardés mentaux, ils leur disent qu’au bord de la falaise, ils peuvent sauter et se mettre à voler.

Le Togo sur une carte ressemble à une erreur géographique. Quand on y envoie internet il s’y perd. Le Togo était au bord du gouffre en matière de technologie de l’information ; aujourd’hui il a fait un grand pas en avant (et il est tombé dedans).

Sinon, comment expliquer que ce pays, fleuron de la technologie de l’information, l’un des premiers en Afrique de l’Ouest à se connecter à internet dès 1997, fasse par deux fois l’objet d’un black-out total sur la toile pendant plusieurs jours, et ce sans explication convaincante. Ah j’oubliais, les dirigeants ne doivent rien au peuple. Ils ne disent rien, ils n’expliquent rien.

Notre pays est en cela, devenu, la lie numérique de la sous-région. Elle est la dernière à inaugurer un point d’interconnexion Internet. Checkez, si le coeur vous en dit, ce lien et regarder les dates auxquelles les autres pays avec lesquels nous partageons la géographie ouest Africaine, ont mis cette infrastructure en place.

Notre Togo, or de l’humanité ? Noooon, pacotille de l’humanité, est parmi les derniers à exonérer l’importation des équipements numériques sur son territoire. Dans son administration, les monstres bruyamment mécaniques que sont ces hideuses machines à écrire noircissent encore de leur encre gluante et dégueulasse le retard numérique de la documentation officielle.

Et c’est ce pays qui a poussé la bassesse jusqu’à couper ses utilisateurs d’internet sur plusieurs jours, entament le déclin d’une économie numérique, mal né, trop prématuré, mal suivi, sans croissance, sans vitamines.

De source officieusement officielle (en sous-marin donc…) on nous dit qu’il s’agit d’éviter que les appels aux meurtres et autres appels à la violence, postés par les manifestants du #fauremustgo, soient transmis ça et là, afin de minimiser le risque de trouble et de révolte. Ok ! Mais même si c’était vrai, pourquoi la classe dirigeante veut-elle faire preuve de paresse et d’incompétence, en allant étrangler le peu d’internet qu’elle est capable de distribuer à la population ? Elle n’a pas mûri cet acte. Pressé pour parer au plus pressé, en cisaillant sans aucun égard pour la population qui n’a rien à faire des manifestations d’une opposition rétrograde une connexion internet mobile déjà trop anémiée. Qu’à cela ne tienne, n’était-ce pas la fonction de nos dirigeants, de mettre sur pied un cadre juridique, des lois de contrôle des libertés sur internet ? D’informer, d’expliquer la dangerosité de ces violences numériques postées à tort par des soutiens de l’opposition ? Soutiens que l’opposition, la malheureuse éternelle égarée, n’a jamais démenti pour s’en blanchir ?

Le service public est un droit pour tout citoyen. S’amuser à fermer les vannes de la 3G à cause d’une poignée d’individus en desservant le plus grand nombre est de l’incompétence. Si la population était le premier de leurs soucis, ils auraient trouvé le moyen de séparer la mauvaise graine des autres encore bonnes et innocentes. Quand il s’agit de penser au bien-être de la population, tous ces brillants faiseurs de loi et intellectuels chevronnés tombent à chaque fois dans le panneau. Le font-ils exprès ou pas ? Cette question est laissée à leurs consciences.

Comme le disait récemment le politicien guinéen Cellou Dalein Diallo, « qu’avons -nous fait au bon Dieu, pour mériter une telle classe politique dirigeante ? »

En attendant, que cette dernière n’oublie pas que demain, son nom sera associée à ceux qui auront arriéré suffisamment ce pays sur le plan de la technologie de l’information en allant museler la connexion internet 3G dans le pays.

En ce siècle du numérique, ceux qui tuent l’économie numérique d’un pays sont ceux qui tuent l’économie tout court.

Et si couper toute une nation du monde vous excite autant, coupez encore ! Et faites votre cinéma ? Visiblement, vous n’avez pas fini de nous enfoncer en plein ridicule et en pleine imbécilité.

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Holase
Répondre

@salaudlumineux en colère. Sorry for my country

Eteh Komla ADZIMAHE
Répondre

Et comment...

Jérôme Jims
Répondre

le feu dans tes écrits...je suis en love de ce billet..et ce n'est pas celui de la Lonato..

Eteh Komla ADZIMAHE
Répondre

effectivement, qu'est ce que ce petit billet modeste contre celui de la lonato, surtout si c'est un billet gagnant. je m'efface devant ce corps professionnel du hasard surtout qu'il se raconte qu'il aurait littéralement perdu sa tête ces jours-ci, si tu vois ce que je veux dire

Ecclésiaste Deudjui
Répondre

ahahahahahaha tu peux profiter pour gueuler pendant qu'il en est encore temps avant qu'on ne coupe encore ta 3g :-) :-) :-) :-) :-) :-)
Sinon sérieusement, la coupure d'internet n'est rien d'autre que la manifestation de l'incompétence gouvernementale. c'est même quasiment de la lâcheté tout court.

Eteh Komla ADZIMAHE
Répondre

ah frère, je ne te le fais pas dire. ça m'éloigne de l'internet et me rapproche plus du bar. Une fuite de cerveau et un alcoolique en gestation. Tu vois jusqu'où vont les conséquences de cette perdition numérique gouvernementale ?