Football et watché – ce que le Kotocoli ne vous a pas dit sur les Kotocoli

10 août 2015

Football et watché – ce que le Kotocoli ne vous a pas dit sur les Kotocoli

Cet article est une réponse amusante faite à un autre, tout aussi amusant. Celui que vous lisez l’est d’ailleurs peut-être moins, soyons modestes. Le salaud en moi a juste voulu (peut-être) s’en prendre à plus fort que lui ?

Car voici ! mon ami Aphtal Cisse, fier de la lignée de guerriers de Tchaoudjo dont il descend a fini par déverser sur son blog sa bile acidulée pour démonter cinq idées reçues sur son ethnie d’appartenance, le kotocoli.

En partant du fait qu’on ne choisit pas son ethnie, le brillant communicateur a su vendre quand même les côtés les plus risibles sur son peuple, transformant ainsi le citron que lui ont jeté les autres, en limonade. La vie lui a jeté un plat amer, il en a fait du miel… bien avant 2030… il faut croire que côté « émergence » le garçon s’est levé tôt.

Cinq idées reçues sur le Kotocoli – A lire, à boire, même si son texte attrape la jaunisse sur un paragraphe, de quoi vous cramer la rétine. Il affirme l’avoir fait pour mettre en relief l’histoire des tissus jaunes dont se drapent ses congénères les jours de fête. Il y en a deux essentiellement : le ramadan et la Tabaski. Les autres fêtes, ils le célèbrent avec nous, dans le même jaune soleil, et se trompent même de breuvage. Or, le degré d’alcool, passé le 0 %, le Kotocoli ne répond plus de lui-même. Il peut extérioriser l’homme primitif en lui, faisant abstraction de toute civilisation.

Voici un peuple, qui à la faveur de l’émigration hinterland-littoral (l’exode qui ne traverse pas la mer) s’est regroupé dans le quartier d’Agoe, le peuplant, le surpeuplant, supplantant les natifs, les colonisant et étendant les frontières de leur abondance démographique jusqu’à Agbalépédogan (au nord-est de Lomé, la capitale togolaise). Il faut croire que leur engeance à faire beaucoup d’enfants a été confondue par leur aspiration à procréer un électorat important pouvant permettre à Maître Tchassona Traoré, leur seul politicien en état de fonctionner, de gagner la présidentielle un jour. En tout cas, c’est comme cela qu’ils l’ont compris.

Il m’est d’ailleurs apparu surprenant qu’Aphtal fasse abstraction du football, le sport favori, multifonctions et multi options des Kotocolis. Et pour cause, les membres de ce groupe ethnique, unique en Afrique occidentale, intègrent au football d’autres sports, notamment la boxe du supporter, très prisée au stade de Sokodé. Durant leur émigration non choisie, ils ont exporté cette culture sportive à plusieurs tranchants (comme le tranchant de la main, ou de la machette) dont ils sont si fiers. C’est aussi grâce au sport roi, le foot à la sauce kotocoli, qu’ils explorèrent pour leur première fois, le centre-ville de Lomé, se dirigeant sans détour, vers le stade municipal de Lomé. si les gradins avaient pu parler, ils auraient fort à témoigner à propos des arcades sourcilières fendues, des personnes (Chaque maman avait porté son petit pendant neuf mois!) terrassées sur le ciment dur des tribunes, et même de ceux qui ont été éjectés, tels les Romains sortant de leurs sandales sous un crochet d’Astérix; autant d’étapes de la violence sportive, franchies à la gloire de Sémassi de Tchaoudjo, l’équipe de football kotocoli qui a formé plus de catcheurs et de rugbymen, que de footballeurs. Le président de la République ayant lui-même compris l’avantage financier que confère à la nation tout entière, l’érection d’un stade de football pour la bande d’incontrôlés qui peuplent la sous-région, ne s’est pas fait prier. Aussi pour les cantonner et les laisser s’affronter sur le terrain entre barbares, on leur déposa un stade manu militari (les travaux ayant été dirigés par un officier). Un Kotocoli est capable de se taper 10 kilomètres à pied pour aller au seul stade de la ville, payer cher sa place, supporter, cracher, insulter, se bagarrer et retourner chez lui. Ce sont des Vikings du foot! Après évidemment s’ils se pètent la gueule… ça fera moins de Kotocoli et plus de watché à manger pour nous.

Le watché, le fleuron de la gastronomie kotocoli créé à partir de deux composants basiques (il fallait y penser) : Le riz et le haricot. En territoire kotocoli (c’est-à-dire à Sokodé), il est servi avec beaucoup d’huile et de piment. Si tu n’es pas un habitué, walahi, tu vas parler en langues dès la première bouchée. La constitution physique du Kotocoli permet d’éliminer cette graisse, alors que vous, ça vous tuera à coup sûr… Ne le suivez pas sur ce terrain… un Kotocoli, ça vous donne l’impression de pouvoir survivre dans un champ radioactif. La rumeur raconte qu’ils ont reconstruit Hiroshima et Nagasaki, je suis tenté d’y croire !

Au moins j’aurai ajouté deux idées reçues, aux cinq autres précédentes. A sept à zéro (ça fait très Allemagne – Brésil) ! N’en déplaise aux Sémassis, même à toi ! oui toi qui me lit depuis ton petit bureau à côté des vendeurs de pagnes « En voilà des en voici » du grand marché de Lomé.

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Commentaires

Gilbert LOWOSSOU
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Dans les deux billets, le crachat n'a pas manqué d'apparaître.elles ont quoi leurs glandes salivaires? haha

Eteh Komla ADZIMAHE
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Si ça s'trouve, même avant de te frapper, ils salivent d'abord à l'idée de te frapper ? lol -- bon le problème, c'est que Aphtal est entrain de lire ton commentaire, et il salive donc... euuuh, si j'étais toi ... euuuh... (compléter la phrase en fonction de ta force physique)

Guy Muyembe
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Le salaud a encore frappé.Tiens, t'es sûr de ne pas être un kotacoli toi aussi?

Eteh Komla ADZIMAHE
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non, je n'ai pas le bon quota, lol ... mais j'adore le watchè, et je le dis pas dans l'article, ne le dis à personne...

Guillaume DJONDO
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Ahahahahahaha... Pour avoir passé quelques années à Sokodé j'ai retrouvé trait pour trait un samedi soir dans ce billet. Vrai de vrai, tu m'as fait pissé de rire.

Eteh Komla ADZIMAHE
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lol, la prochaine fois, pisse avant de lire l'article ? looooooooooool (je déconne évidemment, je déconne au sens figuré)...

Coco Kafechina
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Je me demandais comment Aphtal a pu oublier les fondamentaux qui definissent vraiment le kotocoli et pretet autant le flanc ..Mais connaissant le kotocoli quant il te prete le flanc c'est pour te briser la nuque lool

Eteh Komla ADZIMAHE
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moi je l'attend ! j'ai déjà acheté un boa et un avion chez vous, la panoplie adaptée pour lutter contre un Kotocoli à qui on a ouvert déjà le flanc, lol

Mawulolo
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Moi ce que je retiens des Sémons, hé oui leurs supporters qui font dos à casef au stade municipal de Lomé criaient "sémon d'abord", c'est notre vendeuse d'ignames. Hummmm aléré koto loumlè... Hé Aïcha a mis le quartier sens dessus dessous rien que que par la démarche imprimée par la bassine d'ignames sur sa tête...

Eteh Komla ADZIMAHE
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C'est sûr, ton prochain blog sera "Les dessous de Aïcha" l'aléré koto loumlè